Le Burkina Faso a finalement tenu son conseil des ministres ce jeudi matin, 19 juin 2024, sous la présidence d’Ibrahim Traoré. Malgré un contexte d’incertitude, le président de la transition est apparu souriant et détendu sur les photos officielles, soulignant ainsi un semblant de normalité. Cependant, de nombreuses questions restent sans réponse.
La première question concerne la résidence actuelle du chef de l’État burkinabè. Suite à une série d’événements tragiques, dont une attaque à Mansila qui a coûté la vie à plus de 100 soldats le 11 juin 2024, et une roquette tombée sur la Radio-Télévision du Burkina (RTB) en plein conseil des ministres le lendemain, des mesures de sécurité renforcées ont été mises en place. Ibrahim Traoré aurait été déplacé à Loumbila, en banlieue de Ouagadougou, protégé par des militaires maliens et des mercenaires de Wagner arrivés de Gao.
L’incident de Mansila a exacerbé les tensions au sein de l’armée burkinabè. De nombreux soldats doutent désormais de la capacité du gouvernement à contrer l’avancée des jihadistes. Le refus de certaines brigades d’intervention rapide de participer à des contre-attaques a fragilisé l’autorité de Traoré, qui avait promis de résoudre la crise terroriste en trois mois. Cette situation a fait vaciller la confiance en son leadership.
À Ouagadougou, les rumeurs vont bon train concernant l’avenir politique du pays. Certaines hypothèses suggèrent qu’Ibrahim Traoré pourrait surmonter cette crise avec l’aide des alliés de l’Alliance des États du Sahel (AES), notamment le Mali. D’autres pensent qu’il pourrait être écarté, en raison du mécontentement croissant au sein de l’armée et du besoin d’une figure plus consensuelle.
Le possible départ de Traoré soulève des questions sur le futur leadership du Burkina Faso. Beaucoup de hauts gradés militaires n’ont jamais accepté l’autorité d’un subalterne. Ils pourraient chercher un nouveau leader, plus ouvert à la participation de la société civile et des politiques, qui ont été marginalisés depuis l’arrivée de Traoré au pouvoir.
Alors que le pays traverse une période de grandes incertitudes, les perspectives demeurent floues. La stabilité du Burkina Faso dépendra de la capacité de son leadership à restaurer la confiance au sein de l’armée et à gérer les alliances régionales, tout en répondant aux attentes de la société civile. Les semaines à venir seront cruciales pour l’avenir politique du pays.