Depuis le 27 août, Elections Cameroon (ELECAM) invite les électeurs à vérifier leur inscription sur les listes électorales. Cette étape, qui s’achèvera le 10 septembre, constitue une phase cruciale dans la préparation de l’élection présidentielle du 12 octobre, à laquelle le président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quatre décennies, est candidat.
Selon le directeur général d’ELECAM, Erik Essousse, les citoyens peuvent s’assurer de leur présence sur les listes auprès des antennes communales ou directement en ligne via le site officiel de l’institution. Toute irrégularité ou omission signalée dans les délais sera examinée par les commissions locales et départementales, chargées d’assurer la transparence du processus. L’objectif affiché est de garantir que chaque électeur puisse exercer son droit de vote sans contestation administrative.
Cette ouverture intervient après la validation officielle des candidatures le 11 août à Yaoundé. Sur 83 dossiers déposés, seuls 12 ont été retenus, dont celui de Paul Biya, qui brigue un huitième mandat depuis son arrivée au pouvoir en 1982. L’opposition sera représentée par des personnalités comme Ateki Seta Caxton, Bello Bouba Maigari, Osih Joshua et Akere Muna. Chaque candidat a, à cette occasion, choisi ses couleurs et symboles pour figurer sur les bulletins de vote, une mesure destinée à faciliter l’identification par les électeurs.
Le processus électoral reste marqué par des controverses. La candidature de Maurice Kamto, arrivé deuxième en 2018 avec plus de 14 % des voix, a été invalidée par ELECAM pour cause de « pluralité d’investiture ». Cette décision, confirmée par le Conseil constitutionnel le 5 août, a été dénoncée par l’intéressé comme une manœuvre du régime pour l’écarter. Ses partisans, appelés à rester mobilisés, voient dans cette exclusion une atteinte au pluralisme politique.
La période de vérification des listes apparaît ainsi comme un test de confiance entre les électeurs et l’organe chargé de superviser le scrutin. Dans un contexte de forte polarisation politique et d’absence de certains acteurs clés, la crédibilité de l’élection dépendra en partie de la capacité d’ELECAM à garantir un processus transparent et inclusif. Le président de l’institution, Enow Abraham Egbe, a insisté sur l’importance des choix graphiques et de la clarté du vote, rappelant la nécessité de réduire au maximum les sources de confusion dans un paysage politique éclaté.