C’est dans le cadre des 14ème Journées scientifiques nationales organisées par l’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun.
La présidente régionale de l’Association des sages-femmes et assimilés du Cameroun (ASFAC) pour l’Est, Martine Mengue a battu le rappel des sages-femmes du triangle national, pour la tenue de leur quatorzième Journées scientifiques nationales, couplée à la commémoration de la Journée internationale de la sage-femme. Les assisses placées sous le thème « Humanisation des soins pour une maternité à moindre coût » se déroulent à Bertoua, chef-lieu du Département du Lom-et Djerem, Région de l’Est Cameroun du 03 au 05 mai courants. La rencontre intervient dans un contexte marqué par l’amélioration des conditions de travail de la sage-femme et de l’infirmier-accoucheur. En outre, dans le système de santé, la formation à ce corps de métier avait été suspendue depuis 1987 pour rouvrir ses portes en 2011, le pays ne disposant que de 122 sages-femmes à cette période, dont quatre dans le secteur public. « Ce déficit accentuait la mortalité maternelle, de 782 décès pour 100 000 naissances vivantes. A ce jour, ce nombre est de 406 décès et demeure néanmoins élevé du fait des difficultés rencontrées dans l’intégration de la sage-femme », confie la Présidente nationale de l’ASFAC, Annie Hortense Atchoumi.
Dans le combat pour l’amélioration du statut et des conditions de travail de la sage-femme, les pouvoirs publics camerounais s’appuient sur des partenaires composés aussi bien des Organisations non gouvernementales (ONG) que sur des organismes du système des nations unis. Dans cette veine, le Fonds des nations unis pour la population (UNFPA) accompagne le Ministère de santé publique à travers l’équipement des maternités, à travers la formation et le recrutement des sages-femmes. « A ce jour, grâce à un appui financier de nos différents donateurs, nous avons équipé plus de 126 maternités en matériels de Soins obstétricaux et néonataux d’urgence (SONU) dans les régions de l’Extrême-Nord, du Nord, de l’Adamaoua et de l’Est. A côté de cela plus de 930 sages-femmes ont été renforcées en capacité sur les soins obstétricaux et néonataux d’urgence dans ces mêmes régions. Nous avons recruté et mis à la disposition des formations sanitaires plus de 40 sages-femmes dans les zones touchées par les crises humanitaires, telles que l’Extrême-Nord, le Nord-Ouest, le Sud-Ouest, le Littoral et l’Ouest, grâce aux multiples appuis de l’Union Européenne et de la République de Corée », renseigne la Représentante résidente adjointe de l’UNFPA au Cameroun, Noemi Dalmonte.
En filigrane, les Journées scientifiques sont des occasions de discussions autour des problèmes que rencontrent les sages-femmes dans les formations sanitaires et de recherche de solutions aux situations évoquées. C’est ainsi que l’Unfpa et le Cameroun ont pris l’engagement d’augmenter de 10% d’ici 2026 le taux d’accouchement assisté par du personnel qualifié. « Nous ne comptons pas nous arrêter en si bon chemin. Nos interventions d’accompagnement de l’Etat ont à ce jour démontré que le suivi des grossesses et des accouchements effectués par les sages-femmes, entraîne une réduction de la mortalité maternelle et néonatale », conclut la Représentante résidente adjointe de l’UNFPA au Cameroun.
Emeline NNANG