Le Cameroun a officiellement mis fin à son contrat de partenariat public-privé (PPP) avec le consortium français Fayat (Razel Bec) et Egis (Egis Projects) pour la construction et l’exploitation de 14 postes de péage automatique. Ce partenariat, entamé le 24 avril 2019, visait le financement, la conception, l’édification, l’équipement, l’exploitation, et la maintenance desdits postes sur plusieurs axes routiers bitumés du pays.
Cette résolution, communiquée le 2 février 2024 par le ministre des Travaux publics Emmanuel Nganou Djoumessi, annonce la transformation du projet en marché public, signifiant ainsi la reprise en pleine propriété des infrastructures par l’État. Désormais, le consortium sera uniquement rémunéré pour le financement, la conception, la construction et l’équipement des péages, excluant l’exploitation et la maintenance initialement prévues.
La collaboration entre le gouvernement camerounais et le groupement Fayat-Egis remonte à plusieurs années, marquée par des études préliminaires et des approbations officielles en faveur du régime de PPP. Malgré cela, le projet a rencontré des obstacles, notamment la difficulté à mobiliser les financements nécessaires et la complexité de sa mise en œuvre, amenant les autorités à reconsidérer leur approche.
Le revirement du gouvernement camerounais reflète une volonté de reprendre le contrôle sur les infrastructures de péage, dans l’espoir d’optimiser les recettes et de sécuriser la collecte des revenus. Cette mutation du contrat en marché public est perçue comme un retour à une stratégie plus traditionnelle mais potentiellement plus bénéfique pour l’État à long terme.
La décision de résilier le PPP a été largement influencée par les coûts associés au partenariat avec le groupement Fayat-Egis. Avec un investissement initial de 42 milliards FCFA, le contrat prévoyait des versements annuels s’élevant à un total de 195 milliards FCFA sur 18 ans, un montant jugé exorbitant par certains acteurs étatiques.
Bien que la fin du PPP marque une étape significative, le ministère des Travaux publics invite Tollcam à présenter des propositions pour une transition douce vers le nouveau modèle de marché public. Cette approche vise à assurer une mise en œuvre rapide et consensuelle du projet, dans l’intérêt de toutes les parties concernées.