Emilio Nsue, le meilleur buteur de l’histoire de la Guinée équatoriale, a été suspendu par sa fédération nationale de football pour une durée indéterminée, suite à des accusations d’indiscipline en Côte d’Ivoire lors de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2024. Dans une riposte audacieuse, l’athlète s’est exprimé sur Instagram, dénonçant ouvertement les pratiques corrompues qui, selon lui, minent le football dans son pays.
Lors d’une diffusion en direct sur Instagram, aux côtés d’Iban Salvador, un autre joueur sanctionné, Nsue a exposé les défaillances internes et la corruption qui affligent la fédération de football de Guinée équatoriale. Il a révélé que des fonds promis pour le développement du football local, s’élevant à 1 million d’euros, avaient été détournés par des membres de la fédération après la CAN au Cameroun. Nsue et ses coéquipiers, qui s’étaient entièrement dévoués sur le terrain, n’ont jamais vu la couleur de cet argent.
Cette confrontation n’est pas un incident isolé mais s’inscrit dans un contexte plus large de malversations et de dysfonctionnements au sein de la fédération de football de Guinée équatoriale. Les joueurs, dont Nsue est un membre éminent, ont régulièrement exprimé leur frustration face à une gestion jugée opaque et injuste, soulignant une crise profonde qui touche le cœur même de l’organisation sportive nationale.
La détermination de Nsue à lutter contre la corruption et à réclamer justice soulève des questions sur l’avenir du football dans son pays. Son appel passionné pour un changement radical au sein de la fédération met en lumière la nécessité d’une réforme pour assurer l’intégrité et la transparence du sport. Cette situation interpelle non seulement les acteurs nationaux mais aussi les instances footballistiques internationales sur la gouvernance du football en Guinée équatoriale.
Emilio Nsue, né à Majorque de parents équato-guinéen et espagnol, a une carrière internationale marquée par des succès avec les sélections jeunes d’Espagne, avant de choisir de représenter la Guinée équatoriale en 2013. Sa déclaration, “Je suis prêt à mourir pour mon pays, je veux me battre pour ce peuple”, témoigne de son engagement inébranlable envers sa nation et le football, au-delà des performances sur le terrain.
La révolte de Nsue contre la corruption dans le football équato-guinéen pourrait bien marquer un tournant décisif. Son appel à la solidarité, au respect des valeurs sportives et à la transparence dans la gestion pourrait inspirer d’autres athlètes à s’élever contre l’injustice. La route vers un changement positif est semée d’embûches, mais la voix de Nsue résonne comme un signal d’espoir pour l’avenir du football en Guinée équatoriale.