Le 9 mars, Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada, a été élu à la tête du Parti libéral avec un impressionnant 85,9 % des voix. Cette victoire marque un tournant dans la politique canadienne, alors qu’il succède à Justin Trudeau, qui a démissionné en janvier. Ce changement intervient dans un contexte politique tendu et face à des défis internes et internationaux majeurs pour le pays.
Avec plus de 85 % des voix, Mark Carney a surclassé ses rivales, notamment Chrystia Freeland, ancienne ministre des Finances, qui a recueilli seulement 8 % des suffrages. Carney devient ainsi le leader du Parti libéral sans avoir jamais été député ni occupé de fonction gouvernementale. Ce parcours atypique le place en dehors des traditions politiques canadiennes, mais il s’est forgé une solide réputation en tant qu’économiste et banquier, notamment chez Goldman Sachs, avant de prendre la tête de la Banque du Canada, où il a joué un rôle clé dans la gestion de la crise financière mondiale de 2008-2009.
Voici notre nouveau chef libéral, Mark Carney! pic.twitter.com/6CHLaqaGb8
— Parti libéral (@parti_liberal) March 9, 2025
L’élection de Carney s’inscrit dans un contexte de défis économiques et diplomatiques pour le Canada. Le pays, déjà marqué par les tensions internes liées à la politique de Trudeau, se trouve également confronté à des relations tendues avec les États-Unis sous la présidence de Donald Trump. L’élection de Carney intervient alors que Justin Trudeau a mis en garde contre ce qu’il qualifie de “défi existentiel” pour le Canada, en référence aux pressions économiques et géopolitiques exercées par l’administration américaine. Carney a d’ailleurs dénoncé les ambitions expansionnistes de Trump, affirmant que le Canada devait résister aux tentatives de déstabilisation américaines.
Avec l’élection de Carney, le Canada pourrait s’attendre à une période de réformes profondes, tant sur le plan économique que diplomatique. Carney s’est engagé à remettre l’économie canadienne sur “les rails”, en se présentant comme un centriste, prêt à conjuguer les objectifs économiques avec les enjeux écologiques. Sa vision semble être celle d’une transformation pour faire du Canada “la plus forte économie du G7”. Les Canadiens s’attendent à un leadership capable de répondre aux défis de l’avenir, tout en dépassant les divisions qui minent actuellement le pays.
Le discours de Carney, marqué par des critiques acerbes contre Donald Trump, souligne la position ferme qu’il entend adopter sur la scène internationale. Il a clairement affirmé que le Canada ne se laisserait pas absorber par les États-Unis, appelant à une indépendance totale dans la gestion des ressources et des politiques commerciales. “Nous devons créer de nouvelles relations commerciales”, a-t-il martelé, faisant écho aux préoccupations économiques canadiennes face à l’agressivité de la politique commerciale américaine.
Si la victoire de Carney est largement saluée, certains observateurs se demandent si son leadership sera celui d’un homme de compromis, capable d’unir un pays traversé par des tensions internes, ou s’il s’imposera comme un véritable homme de rupture, prêt à bousculer l’establishment politique canadien. Le temps dira si ses promesses de réforme économique et de renouveau international se concrétiseront, mais son élection marque déjà une nouvelle ère pour le Parti libéral canadien.