La République Centrafricaine connaît un tournant majeur dans sa politique intérieure : le président Faustin-Archange Touadéra a procédé à un remaniement conséquent de son gouvernement. Malgré la conservation des postes clés par le Premier ministre Félix Moloua et plusieurs cadres de premier rang, ce remaniement introduit dix nouvelles personnalités au sein d’une équipe gouvernementale élargie à trente-deux membres.
L’accent de ce remaniement repose principalement sur les entrants qui se sont illustrés durant la campagne référendaire pour la nouvelle Constitution fin juillet. Richard Filakota, désormais à la tête du Ministère de l’Économie, et Aurélien-Simplice Zingas à l’Éducation nationale, en sont les exemples les plus marquants. Ces nominations soulignent une volonté de récompenser ceux ayant activement soutenu le projet constitutionnel.
Ce remaniement intervient dans un contexte de changements constitutionnels significatifs. La nouvelle Constitution, adoptée par référendum, ouvre la voie à de potentielles modifications dans la structure du pouvoir exécutif. Ces changements politiques semblent s’inscrire dans une stratégie plus large de consolidation du pouvoir actuel, notamment en vue des futures échéances électorales.
Le gouvernement remanié se trouve désormais face à d’importants défis, notamment en termes de gouvernance et de relations avec la presse, comme l’illustre la nomination de Maxime Balalou au poste de ministre de la Communication. Par ailleurs, l’absence de reconduction de Léa Doumta, ministre du Commerce et opposante à la 7e république, soulève des questions sur l’équilibre des pouvoirs et l’ouverture démocratique dans le pays.
Malgré ces changements, une constante demeure : les ministères régaliens tels que la Défense, l’Intérieur, la Justice et les Affaires étrangères continuent d’être dirigés par les mêmes responsables. Cette continuité indique une recherche de stabilité dans les secteurs clés de l’État.
En somme, ce remaniement gouvernemental en Centrafrique représente un savant mélange de continuité et de renouvellement. Il reflète les ambitions du président Touadéra de renforcer son administration tout en préparant l’avenir politique du pays, dans un contexte de transition constitutionnelle et de défis internes.