Le député et opposant centrafricain Joseph Bendounga est décédé le 5 janvier 2024 à l’hôpital de l’Amitié à Bangui des suites d’une maladie. Président du Mouvement démocratique pour la renaissance et l’évolution de Centrafrique (MDREC), il laisse derrière lui l’image d’un homme politique audacieux et engagé. Âgé de 70 ans, il était une voix influente de l’opposition, connue pour son franc-parler et son opposition à la modification de la Constitution en 2023.
Lors des obsèques, une ambiance de deuil pesait lourdement sur son domicile familial. Boniface, l’un de ses proches, a exprimé l’immense tristesse ressentie : « C’est une énorme perte pour ses collègues, pour sa famille et pour la Centrafrique. Il a servi la Nation avec détermination et sa bravoure nous a beaucoup aidés. » Son décès est également perçu comme un choc dans son fief de Bimbo 3, où il représentait les habitants à l’Assemblée nationale.
Entré en politique dans les années 1990, Joseph Bendounga s’est distingué par son opposition aux mauvaises gouvernances successives. Ancien maire de Bangui (1997-2000), il a également occupé le poste de ministre de l’Élevage en 2013. Sa carrière est jalonnée de prises de position fortes, notamment contre les dérives autoritaires et les révisions constitutionnelles controversées.
Premier vice-président de l’Assemblée nationale, Évariste Ngamana, a salué son rôle dans l’animation des débats politiques : « Il contribuait aux échanges et animait bien la vie politique. Sa disparition est une immense tristesse. » Dimanche Crépin, président de la jeunesse de Bimbo 3, a souligné l’héritage qu’il laisse : « C’était un grand combattant de la liberté. Ses conseils nous inspireront pour les générations à venir. »
Célibataire et père de 22 enfants, Bendounga a marqué son époque par sa ténacité et son engagement. Reconnu pour son pragmatisme, il a su concilier ses responsabilités politiques et familiales. Sa disparition laisse un vide dans le paysage politique centrafricain, mais son héritage demeure une source d’inspiration pour ses partisans.
Conformément à son testament, Joseph Bendounga a été inhumé quelques heures après son décès dans sa ferme, près de Bangui. Une cérémonie intime qui reflète son attachement à ses racines et sa volonté de rester proche de sa communauté jusqu’à la fin.