Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a nommé Chantal Nanaba Camara à la tête du Conseil constitutionnel, organe régulateur du fonctionnement des pouvoirs publics en Côte d’Ivoire. Cette juge respectée est la première femme à occuper ce poste et elle prendra ses fonctions le 21 juillet. Sa nomination intervient après la démission de Francis Wodié en 2015 et le mandat de six ans de son successeur, Mamadou Koné.
Chantal Nanaba Camara, âgée de 69 ans, a un parcours sans faute dans le monde judiciaire. Elle est la première femme à avoir présidé la Cour de cassation et le Conseil supérieur de la magistrature en Côte d’Ivoire. Elle a également été décorée de l’Ordre national de la Côte d’Ivoire par Alassane Ouattara. En tant que présidente du Conseil constitutionnel, elle aura pour rôle de veiller à la conformité des scrutins présidentiels et parlementaires, ainsi que de valider les candidatures à la présidentielle de 2025 et de proclamer les résultats définitifs de cette élection.
Cette nomination suscite néanmoins des interrogations sur la neutralité de Chantal Nanaba Camara en tant que présidente du Conseil constitutionnel. Le politologue Geoffroy Julien Kouao souligne que la magistrate a fait ses preuves, mais s’interroge sur sa capacité à se détacher de ses convictions personnelles pour ne dire que le droit. Le Conseil constitutionnel doit en effet être impartial et garantir l’équité des scrutins électoraux en Côte d’Ivoire.