Depuis le début de l’année 2024, l’Afrique de l’Est et australe fait face à une recrudescence alarmante des cas de choléra, avec plus de 178.000 infections recensées et 2.900 décès rapportés. Cette situation préoccupante touche de nombreux pays de la région, avec des conséquences dévastatrices pour les populations locales, en particulier les enfants. Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) souligne l’urgence de la situation, précisant que des centaines de milliers de personnes sont exposées à un risque grave.
Le choléra, une infection intestinale souvent causée par l’eau contaminée, se propage rapidement en raison des conditions sanitaires déplorables. L’accès à l’eau potable et à des infrastructures d’hygiène reste insuffisant dans de nombreuses régions d’Afrique de l’Est et australe, exacerbant les risques de contamination. En particulier, au Soudan du Sud et en Angola, où près de la moitié des cas concernent des enfants de moins de 15 ans, les conséquences sont particulièrement dramatiques. La situation est d’autant plus critique en raison du manque d’accès aux soins médicaux, qui complique davantage la prise en charge des victimes.
La propagation du choléra s’inscrit dans un contexte de vulnérabilité accrue pour plusieurs pays d’Afrique de l’Est et australe, déjà fragilisés par des conflits armés, des crises économiques et des infrastructures sanitaires insuffisantes. Les déplacements massifs de populations à cause des guerres, comme au Soudan du Sud, contribuent également à la multiplication des foyers de choléra. L’UNICEF met en lumière le rôle essentiel que joue la gestion de l’eau et des infrastructures d’assainissement pour limiter l’impact de cette maladie, qui touche en priorité les zones rurales et les communautés les plus démunies.
Si des mesures urgentes ne sont pas mises en place pour renforcer l’accès à l’eau potable et aux soins médicaux, la situation risque de se détériorer davantage. Le choléra est une maladie évitable grâce à une gestion adéquate de l’hygiène et de l’assainissement, mais dans les conditions actuelles, les autorités locales et les organisations internationales font face à des défis logistiques majeurs pour contenir sa propagation. Les efforts de prévention et de traitement doivent être intensifiés, en particulier dans les zones où l’accès humanitaire est limité.
Les témoignages recueillis dans les zones touchées révèlent l’ampleur de la souffrance des populations locales. Au Soudan du Sud, des familles rapportent la perte de plusieurs membres en l’espace de quelques jours, les hôpitaux étant submergés par l’afflux de patients. En Angola, des responsables de la santé publique soulignent que le manque de ressources pour les traitements de base et la difficulté d’approvisionnement en médicaments essentiels rendent chaque intervention d’autant plus complexe. L’appel à l’aide humanitaire reste crucial pour éviter une catastrophe sanitaire de plus grande envergure.
Face à cette crise, l’UNICEF et d’autres agences des Nations Unies insistent sur la nécessité d’une mobilisation internationale accrue pour endiguer la propagation du choléra. Le financement de programmes d’assainissement, l’amélioration de la distribution d’eau potable, et l’augmentation des stocks de médicaments sont essentiels pour limiter la perte de vies humaines et éviter une nouvelle crise sanitaire. Le soutien des donateurs et la collaboration des gouvernements régionaux sont indispensables pour faire face à cette urgence sanitaire.