La demande en cobalt connaît une hausse sans précédent : +22 % en un an. Une demande tirée par les besoins croissants des constructeurs de voitures électriques.
Le sort du cobalt est désormais hautement lié à celui de l’industrie automobile. Les ventes de voitures électriques ont explosé dans le monde l’année dernière – 6,6 millions, soit 10 % des ventes de voitures neuves, selon le dernier rapport annuel de l’Agence internationale de l’énergie sur l’électrification du parc automobile – et pour la première fois, plus de cobalt a été intégré dans les véhicules propres que dans les batteries des ordinateurs, tablettes et téléphones portables.
D’ici à 5 ans, les besoins du secteur automobile devraient doubler, selon les estimations de l’Institut du cobalt. Les constructeurs américains, européens et chinois ont en effet de plus en plus recours à des technologies de batteries basées sur le cobalt.
Des prix en hausse depuis un an
Face à la demande qui explose, les prix du cobalt ont doublé en un an et se maintiennent à plus de 74 000 dollars la tonne. Ils ont contribué à une augmentation de la production artisanale en République démocratique du Congo, pays qui domine largement le marché avec 74 % de la production en 2021.
Les tensions logistiques ont cependant fait fluctuer les cours ces dernières semaines : il y a d’abord eu les difficultés à Durban, principal port de sortie du cobalt congolais. Les inondations dans cette région d’Afrique du Sud ont conduit le négociant Glencore à retarder des livraisons, pour cas de force majeure. Au bout de la chaîne, c’est la fermeture de Shanghai qui a affecté la demande. Plusieurs fabricants automobiles chinois ont suspendu ou réduit leurs activités. En amont, le raffinage de cobalt a aussi ralenti. Des perturbations qui ont très vite des répercussions sur les prix : la moitié des véhicules électriques produits dans le monde l’ont été en Chine. Le pays est aussi le premier à raffiner l’or bleu.
À l’horizon 2024/2026, l’offre ne sera plus suffisante
Au rythme actuel de la demande, à partir de 2024, le marché pourrait être déficitaire, selon l’Institut du cobalt qui prévoit dès l’horizon 2026 une demande 12 % par an contre une production en hausse de 8 %. De quoi inquiéter les constructeurs automobiles. Elon Musk, le patron de Tesla qui ambitionne de produire 20 millions de véhicules électriques d’ici à la fin de la décennie, n’a d’ailleurs pas exclu ces derniers jours d’acheter une mine si cela devait être, selon ses mots « le seul moyen d’assurer ses approvisionnements ».