Dans le but de vérifier les accusations portées à l’encontre des membres des forces de sécurité dans la province du Nord-Kivu, située dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), ainsi que dans le territoire de Kwamouth à l’ouest, les autorités ont mis en place une commission d’enquête. Ces deux régions sont actuellement le théâtre de violences récurrentes impliquant des milices tribales, des groupes armés et la réponse des forces de sécurité. L’ancien chef de guerre Jean-Pierre Bemba, actuel vice-Premier ministre de la Défense nationale et anciens combattants, a institué cette commission, qui bénéficie d’un mandat initial de 30 jours renouvelable.
La création de cette commission fait suite à de nombreuses plaintes et rapports émanant de partenaires locaux et étrangers, mettant en évidence les exactions commises par certains militaires déployés sur le terrain. Sous la supervision du général Arthur Mubenga de l’état-major général des forces armées, cette commission est composée de 20 membres provenant de l’inspection générale de l’armée, de l’auditorat général, du cabinet du vice-Premier ministre Bemba, ainsi que d’un civil délégué de la présidence.
L’arrêté ministériel précise que les membres de la commission doivent se rendre rapidement dans le territoire de Kwamouth et dans la province du Nord-Kivu afin de mener à bien leur mission, qui consiste à collecter des données, recueillir des éléments de preuve, identifier et entendre les auteurs présumés, ainsi que les éventuelles victimes et témoins. Cette démarche vise à faire la lumière sur les allégations portées à l’encontre des forces de sécurité congolaises, suite aux révélations de Human Rights Watch (HRW) dans un rapport accablant publié fin mars. Selon ce rapport, certains membres des forces de sécurité déployés à Kwamouth auraient commis des exécutions extrajudiciaires, des pillages et des violences sexuelles.