Lors d’un discours prononcé à Mohéli le 23 janvier, dans le cadre de sa tournée de remerciements après le premier tour des élections législatives, le président comorien Azali Assoumani a suscité une vive polémique. Ses déclarations sur la succession à la tête de l’État ont été interprétées par certains comme une intention de transmettre le pouvoir à son fils, Nour El Fath Azali, provoquant un tollé médiatique.
Pour apaiser les débats, la présidence a rapidement publié un communiqué dénonçant une « interprétation erronée et intentionnelle ». Une conférence de presse s’est tenue le 27 janvier à Moroni, où le secrétaire général adjoint du gouvernement, Mahamoud Salim Hafi, a précisé les propos d’Azali Assoumani. Selon lui, le président n’a jamais évoqué un transfert de pouvoir familial, mais a parlé de choisir un candidat issu de la « famille politique » pour les élections de 2029.
Cette controverse intervient dans un contexte politique tendu aux Comores, marqué par des enjeux de transition démocratique. Depuis son arrivée au pouvoir en 2016, Azali Assoumani a été accusé à plusieurs reprises de vouloir concentrer les pouvoirs entre ses mains. Ces suspicions alimentent régulièrement les débats sur la transparence et l’équité des processus électoraux dans l’archipel.
Le choix d’un successeur pour 2029, évoqué par le président, met en lumière les dynamiques internes au sein du parti au pouvoir, la Convention pour le Renouveau des Comores (CRC). Cependant, des voix s’élèvent pour rappeler que la Constitution impose une alternance insulaire stricte : en 2029, ce sera au tour d’un Anjouanais de briguer la présidence, ce qui exclut de fait Nour El Fath Azali.
Malgré les explications fournies, une partie de l’opinion publique reste sceptique. Les accusations de désinformation formulées par la CRC peinent à convaincre certains observateurs, qui dénoncent un flou autour des intentions réelles du chef de l’État. Cette défiance reflète un climat politique marqué par une méfiance croissante envers les institutions.
Présent lors de la conférence de presse, Nour El Fath Azali est resté silencieux face aux interrogations sur son éventuelle ambition présidentielle. Bien que des rumeurs de plaintes contre des journalistes aient circulé, elles ont été formellement démenties par les autorités, qui assurent vouloir favoriser un climat apaisé pour le débat public.