Le gouvernement congolais a fermement exclu toute possibilité de négociation avec le Mouvement du 23 Mars (M23), qualifié de groupe terroriste par Kinshasa. Le ministre de la Défense, Guy Kabombo Mwadiamvita, a affirmé que les discussions avec les rebelles n’étaient pas envisageables, renforçant ainsi la position de l’État congolais face à la montée des tensions dans l’est du pays.
Alors que le M23 continue de progresser dans l’est de la RDC, ses dirigeants ont exprimé leur intention de poursuivre leur avancée jusqu’à Kinshasa. L’ONU s’est déclarée “profondément préoccupée” par la situation, notamment par la menace qui pèse sur Bukavu, capitale du Sud-Kivu. Parallèlement, les opérations humanitaires à Goma sont fortement perturbées par l’intensification des combats.
Le conflit opposant le M23 aux autorités congolaises s’inscrit dans une longue histoire de tensions entre la RDC et ses voisins, en particulier le Rwanda, accusé par Kinshasa de soutenir les rebelles. Kigali a toujours démenti ces allégations, mais cette question reste un point de friction majeur dans la région. De leur côté, les dirigeants est-africains ont appelé à un cessez-le-feu immédiat, sans conditions, afin d’éviter une escalade du conflit.
Dans ce contexte de crise, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) organise un sommet extraordinaire ce 31 janvier à Harare, au Zimbabwe. Les discussions devraient porter sur l’avenir de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC), déployée depuis décembre 2023 pour soutenir l’armée congolaise. La question de la prolongation ou du renforcement de cette mission sera au cœur des débats.
La crise congolaise suscite des réactions bien au-delà des frontières africaines. La diplomatie russe a mis en garde contre une escalade qui pourrait aboutir à un conflit interétatique si le dialogue n’est pas privilégié. De son côté, la star nigériane Tems a annulé son concert prévu à Kigali, en raison du soutien présumé du Rwanda au M23. Un geste symbolique qui révèle l’impact du conflit sur l’opinion publique et la culture.
Alors que les tensions restent vives et que la situation humanitaire continue de se dégrader, l’avenir de l’est de la RDC demeure incertain. L’absence de dialogue et la détermination du gouvernement congolais à combattre le M23 par la force pourraient entraîner une intensification des affrontements. Dans ce contexte, la capacité des acteurs régionaux et internationaux à débloquer la situation sera déterminante pour l’avenir du pays.