Au moins dix vies ont été tragiquement perdues ce mercredi 30 août à Goma, ville située dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), lors d’une manifestation qui a rapidement dégénéré. Les manifestants, affiliés à un groupe mystico-religieux, ont exprimé leur mécontentement envers la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) ainsi que la force de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est. Ces entités sont critiquées pour leur inaction face à l’insécurité persistante dans la région orientale de la RDC. Cette manifestation, qui avait été déclarée illégale par les autorités locales de Goma, a pris une tournure tragique.
Les membres d’une secte se déclarant anti-impérialistes ont commencé leur marche dès les premières lueurs de l’aube depuis leur quartier général à Karisimbi. Vêtus de tenues traditionnelles en raphia, ils ont convergé vers le siège de la Monusco. Cependant, leur progression a été brutalement interrompue par un important dispositif de sécurité mis en place par les forces de police et l’armée. Les affrontements qui ont suivi ont abouti à un déploiement renforcé des forces de l’ordre au quartier général de la secte. C’est dans ces circonstances que la majorité des pertes humaines ont été enregistrées, dont la tragique mort d’un policier lapidé par la foule. Les hôpitaux locaux, notamment le centre médical CBCA, ont été submergés par l’afflux de blessés, dont certains touchés par des tirs.
Le contexte dans lequel cette manifestation s’est déroulée ne peut être ignoré. Les protestataires étaient menés par Ephraim Bisimwa, présenté comme le leader du mouvement mystico-religieux. Celui-ci avait mobilisé ses partisans pendant une semaine pour inciter la population de Goma à rejoindre la manifestation. En conséquence, plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées par les autorités. L’armée a qualifié ces individus de « bandits drogués et manipulés », accusant Bisimwa d’avoir minutieusement planifié cette action. Les conséquences de ces événements ont eu des répercussions majeures, perturbant la vie quotidienne des quartiers de Ndosho et Majengo jusqu’à la mi-journée.
Ces affrontements tragiques soulèvent des inquiétudes quant à la stabilité de la région orientale de la RDC. Les demandes de départ de la Monusco et de la force de la Communauté des États de l’Afrique de l’Est révèlent un sentiment croissant d’insatisfaction envers les efforts de maintien de la paix dans cette zone. Alors que la situation sécuritaire reste précaire, il est essentiel de prendre en compte les préoccupations de la population locale. Les autorités devront gérer attentivement les répercussions de ces événements et envisager des solutions pour apaiser les tensions et améliorer la sécurité dans cette partie du pays.