Laurent Gbagbo, l’ex-président ivoirien et figure de l’opposition, a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2025 en Côte d’Ivoire lors d’un meeting à Agboville, en dépit de son inéligibilité actuelle. Cette décision soulève des questions sur sa participation effective au scrutin, compte tenu de sa condamnation en 2011 pour le “braquage” de la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest durant la crise post-électorale.
Devant un public de milliers de partisans, Gbagbo a exprimé sa volonté de combattre “la vie chère” et de se présenter sous les couleurs du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), malgré une condamnation qui le rend pour l’instant inéligible. Sa participation repose sur un contexte juridique complexe, marqué par son acquittement par la Cour pénale internationale en 2021 et une grâce présidentielle, sans pour autant lever l’obstacle de l’amnistie nécessaire à sa candidature.
La situation de Gbagbo s’inscrit dans un contexte marqué par la crise post-électorale de 2010-2011, qui a profondément divisé le pays. Acquitté de crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale et gracié par le président Alassane Ouattara, l’ex-président reste néanmoins exclu des listes électorales, une condition sine qua non pour concourir à la présidentielle.
Le PPA-CI et ses militants appellent à l’adoption d’une loi d’amnistie pour permettre à Gbagbo de se présenter, soulignant l’importance de sa candidature pour la “paix” et la “cohésion” nationales. Cette mobilisation se traduit par des manifestations publiques et une préparation active à l’élection, malgré les incertitudes juridiques et politiques.
L’annonce de la candidature de Gbagbo a généré un élan populaire, visible lors de la “fête de la Renaissance” à Agboville, témoignant du soutien de la base à l’ex-président. Cependant, la capacité du PPA-CI à convertir cette mobilisation en succès électoral reste incertaine, comme le montrent les résultats modestes aux élections locales de 2023.
La candidature de Gbagbo intervient dans un contexte politique ouvert, avec peu de candidats déclarés pour la présidentielle de 2025. Elle pose la question de la réforme du système électoral et de la nécessité pour l’opposition de s’unir face aux défis à venir, notamment la réforme de la Commission électorale indépendante, essentielle pour garantir des élections équitables.