Le Salon international de l’agriculture et des ressources animales (SARA) s’est achevé le 1er juin à Abidjan sur une note optimiste : 406 milliards de FCFA, soit environ 701,5 millions de dollars, d’engagements d’investissement ont été annoncés. Un signal fort adressé à un secteur agricole en pleine mutation, considéré comme un levier stratégique pour l’économie ivoirienne.
Cette 7e édition, organisée du 23 mai au 1er juin, a réuni plus de 450 000 visiteurs, confirmant l’engouement pour ce rendez-vous biennal. Au total, 915 entreprises ont occupé 523 stands, et 105 conférences ont été animées devant 27 000 participants, dont 60 % de professionnels agricoles. Une dynamique qui illustre la volonté du gouvernement de faire du SARA un catalyseur de partenariats et de réflexions structurantes autour du développement agricole.
Au-delà de l’exposition, l’événement s’inscrit dans une stratégie gouvernementale visant à renforcer la compétitivité du secteur agricole. L’accent est mis sur l’amélioration des chaînes de valeur, la modernisation des outils de production et l’intégration aux marchés régionaux et internationaux. Le salon joue ainsi un rôle central dans la politique nationale de transformation économique, où l’agriculture reste un pilier de croissance.
Parmi les nouveautés, le lancement de la Bourse des matières premières agricoles (BMPA) marque une étape importante. Cette plateforme devrait permettre une meilleure transparence dans les négociations entre producteurs et acheteurs, tout en contribuant à la stabilisation des prix. Elle offre aussi une opportunité de valoriser les productions locales en instaurant des mécanismes plus équitables de fixation des prix.
Malgré l’ampleur des montants annoncés, ces promesses restent conditionnées à la mise en œuvre effective des projets. Aucune précision n’a encore été donnée sur le calendrier de réalisation ni sur les filières concernées. La réussite de ces investissements dépendra de la stabilité réglementaire, de la capacité d’exécution des partenaires locaux, et du suivi institutionnel mis en place.
SARA 2025 renforce la visibilité de l’agriculture ivoirienne sur la scène internationale. Mais au-delà des chiffres et des annonces, le véritable enjeu reste de transformer ces engagements en bénéfices concrets pour les petits producteurs. Tant que ces derniers resteront en marge des dispositifs de financement et des circuits d’échange, l’impact de telles initiatives demeurera limité.