Les relations entre le Rwanda et l’Afrique du Sud se compliquent à cause du conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Le président rwandais Paul Kagame accuse son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa et des responsables sud-africains de déformer la réalité et de faire des déclarations trompeuses concernant le rôle du Rwanda dans cette crise. Malgré plusieurs conversations téléphoniques, les tensions ne cessent d’augmenter.
Le 29 janvier, après un sommet en ligne de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), Paul Kagame a vivement critiqué Pretoria. Cyril Ramaphosa a attribué la mort de treize soldats sud-africains déployés en RDC aux combats entre le groupe rebelle M23 et l’armée congolaise, soutenue par les forces rwandaises. Kagame a répliqué en rejetant ces accusations, affirmant que les forces rwandaises ne sont pas responsables et que les faits ont été déformés.
Ce nouvel épisode s’inscrit dans une crise régionale qui dure depuis des années. Le groupe M23, qui combat l’armée congolaise, est souvent accusé d’être soutenu par le Rwanda. De son côté, l’Afrique du Sud a envoyé des troupes dans le cadre de la Mission de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SAMIDRC) pour soutenir Kinshasa. Cette présence militaire sud-africaine est perçue par le Rwanda comme une menace pour sa sécurité.
Avec l’escalade des tensions, les solutions diplomatiques semblent limitées. Le Rwanda rejette la présence de la SAMIDRC et considère qu’elle ne joue pas un rôle de maintien de la paix mais plutôt de soutien militaire au gouvernement congolais. De son côté, Pretoria insiste sur le fait que son intervention ne vise aucun pays en particulier. L’inquiétude grandit face à un risque de confrontation militaire entre ces nations.
Pour tenter de trouver une solution, la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a convoqué une réunion exceptionnelle à Harare, au Zimbabwe. Ce sommet pourrait être crucial pour l’avenir des troupes sud-africaines en RDC. Certains rapports indiquent que Pretoria pourrait revoir sa présence militaire, surtout après les pertes récentes dans le Nord-Kivu.
En parallèle, l’EAC demande une cessation immédiate des combats et encourage le président congolais Félix Tshisekedi à entamer un dialogue avec toutes les parties impliquées, y compris le M23. Cependant, certaines voix congolaises estiment que cette approche est insuffisante et réclament une condamnation ferme du Rwanda, ainsi que le retrait de ses forces du territoire congolais. L’idée d’un sommet commun entre l’EAC et la SADC est en discussion pour coordonner une réponse plus efficace à cette crise.