Les habitants des régions frontalières du Rwanda et du Burundi réclament la réouverture de la frontière entre les deux pays, affirmant que la fermeture a complètement stoppé le commerce transfrontalier. Depuis la mi-janvier 2024, les échanges commerciaux sont au point mort, exacerbant les difficultés économiques locales.
Selon les commerçants locaux, l’arrêt des échanges a eu des répercussions dramatiques sur leurs moyens de subsistance. Nyandwi Issa, propriétaire d’une échoppe à Nemba, explique que les camionneurs et les passagers de bus, autrefois clients réguliers, ont disparu. Cela empêche les habitants d’acheter ou de vendre des produits entre les deux pays, aggravant la crise économique.
Cette fermeture survient après une attaque sanglante attribuée aux rebelles burundais du RED-Taraba, que le Burundi accuse le Rwanda de soutenir. La frontière avait pourtant été rouverte en octobre 2022 après sept ans de fermeture, offrant une brève reprise des activités économiques. Cette décision de fermeture est intervenue alors que le Rwanda se prépare pour des élections cruciales, avec le président Paul Kagame en lice pour un quatrième mandat.
Les habitants espèrent une résolution rapide de cette crise. Béatrice, une Burundaise vivant près de la frontière, aspire à revoir sa famille à Bujumbura et à décider de l’avenir de sa propriété au Burundi. Valence, un jeune Rwandais, estime que le gouvernement doit agir pour résoudre cette situation et alléger les souffrances des populations locales.
Le gouvernement rwandais a constamment nié les accusations burundaises, rejetant toute implication dans les affaires internes du Burundi. Kigali appelle Gitega à ne pas impliquer le Rwanda dans ces accusations infondées. Les autorités rwandaises insistent sur la nécessité d’un dialogue pour résoudre les différends et rouvrir la frontière.
Les populations frontalières restent dans l’attente d’une solution politique qui permettrait de rouvrir la frontière et de relancer le commerce. Leurs espoirs reposent sur les actions des gouvernements respectifs pour mettre fin à cette crise qui perdure et paralyse l’économie locale depuis maintenant plusieurs mois.