L’Organisation des Nations Unies (ONU) exprime une profonde inquiétude face à la crise politique qui secoue le Sénégal, suite à la suspension controversée de l’élection présidentielle prévue pour le 25 février. Cette situation a entraîné l’usage jugé “inutile et disproportionné” de la force contre les manifestants, ainsi qu’une série de restrictions impactant l’espace civique dans le pays.
Le report soudain de la présidentielle et la prolongation du mandat présidentiel actuel ont provoqué des manifestations à travers le pays, menées par des citoyens et des organisations civiles mécontents. Ces événements ont conduit à la mort d’au moins trois jeunes hommes et à l’arrestation d’au moins 266 personnes, incluant des journalistes, soulignant une escalade significative dans la répression des voix dissidentes.
Cette crise trouve ses racines dans l’annonce faite par le président Macky Sall le 3 février, reportant les élections présidentielles à seulement trois semaines de l’échéance, suscitant une vague d’indignation nationale. Cette décision, ainsi que le maintien au pouvoir de Sall jusqu’à l’investiture de son successeur, ont exacerbé les tensions politiques et civiques, menant à un appel général à la manifestation.
Face à cette crise, le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme appelle à des enquêtes rapides, indépendantes et approfondies pour faire la lumière sur les violences et garantir la responsabilité des actes commis. De plus, l’ONU insiste sur l’importance du dialogue national, encouragé par le gouvernement, pour inclure une participation étendue des oppositions, assurant ainsi un processus démocratique respectueux des droits humains.
Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU rappelle l’urgence de respecter les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. Dans un contexte de tensions croissantes et de préparation à de nouvelles manifestations, il est crucial que les autorités sénégalaises ordonnent aux forces de sécurité de protéger ces droits fondamentaux.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, met l’accent sur la nécessité d’un dialogue national ouvert et inclusif, garantissant une participation effective des différents groupes de la société sénégalaise. Cet appel au dialogue s’inscrit dans un effort plus large de l’ONU pour soutenir la démocratie, la paix et le développement au Sénégal, en réponse aux défis posés par le report des élections et les récentes violences.