C’est l’objectif poursuivi par le 3ème Forum national sur la cybersécurité et la lutte contre la cybercriminalité, qui se tient du 10 au 11 décembre courants, à Bertoua sous le thème « Ecosystème national du numérique et protection des données stratégiques ».
Bertoua, chef-lieu du département du Lom et Djerem, région de l’Est s’inscrira probablement en lettres d’or, dans les annales de l’histoire des technologies de l’information et de la communication du Cameroun, comme la ville ayant fécondé les politiques, les stratégies et les programmes de cybersécurité indispensable dans la lutte contre la cybercriminalité. Pour cause, la capitale régionale du soleil levant abrite le 3ème Forum national sur la cybersécurité et la lutte contre la cybercriminalité, qui se tient du 10 au 11 décembre courants, sur le thème « Ecosystème national du numérique et protection des données stratégiques’’». Des travaux, qui à terme recenseront les mécanismes de réponses permettant de traiter les risques, afin d’assurer la protection des données de l’écosystème national du numérique. Relèveront des pistes de solutions de protection de données susceptibles d’être inscrites dans les programmes de sécurité et de défense du cyberespace national. Sensibiliseront et capaciteront les participants sur les menaces pesant sur les données de l’écosystème national du numérique et sur les mécanismes de protection des données de l’écosystème national du numérique.
En outre, l’écosystème numérique camerounais connaît certains défis, notamment la fracture numérique, caractérisée par la sous-connexion des zones rurales qui limite l’inclusion numérique, et de nombreux marchés qui demeurent sous-exploités. Pour résorber ces problèmes, le Professeur David FOTSA MBOGNE, dans sa leçon inaugurale estime que « l’ANTIC (Agence nationale des technologies de l’information et de la communication ndlr) doit renforcer ses capacités techniques et infrastructurelles en vue d’améliorer ses performances de surveillance des infrastructures critiques, les institutions doivent d’avantage développer leur souveraineté en matière d’infrastructures et d’hébergement local des données sensibles pour réduire la dépendance et utiliser des technologies de cryptage avancées pour sécuriser les données et le gouvernement doit encourager le développement de solutions par des entreprises locales pour limiter les importations coûteuses. », argue le Chef de département de mathématiques, de statistiques et d’informatique à la facultés de sciences de l’université de Bertoua.
Rendu à l’ère où les technologies transforment les systèmes économiques, sociaux et politiques, garantir la sécurité des données constitue un impératif stratégique. En effet, la question des données est devenue centrale dans un monde de plus en plus connecté, où les informations constituent l’un des actifs les plus précieux. Qu’il s’agisse de données personnelles, d’informations sensibles sur les entreprises ou de données stratégiques au niveau national, leur protection est primordiale car la cybercriminalité, les violations de données et les abus de la vie privée sont des menaces qui pèsent sur la société. « Ce phénomène de grande ampleur évolue de manière croissante au fil des années dans tous les pays du monde. C’est pour cela que tous les Etats ont adopté depuis quelques années des politiques permettant de lutter contre toute forme de criminalité dans le cyber espace. Et le Cameroun n’est pas en reste », mentionne Paul Petit NDONGO, Inspecteur général des services au ministère des Postes et télécommunications représentant Madame le ministre Minette Libom Li Likeng.
La rencontre de Bertoua, qui se tient en présence du gouverneur de la région, Grégoire Mvongo ambitionne donc de fournir des outils nécessaires à la protection des données stratégiques, à travers le développement des thématiques telles que « Ecosystème national du numérique au cœur de la menace de la sécurité des données ». « Protection des données stratégiques : Enjeux et défis ». Ou encore « Protection des données des utilisateurs des médias sociaux faces aux défis posés par le profilage à l’ère de l’intelligence
artificielle ».
Bibiane Emeline NNANG