Un travailleur étranger temporaire, Bader Eddine Jaoudi, s’est retrouvé sans protection sociale après un accident de travail au Québec. En cause, une entreprise l’ayant faussement déclaré comme “bénévole”, ce qui a conduit à une situation de travail illégal. L’entreprise en question, Les Pliages Apaulo, a également exposé une dizaine d’autres travailleurs à des conditions similaires, suscitant des conséquences juridiques potentielles.
Bader Eddine Jaoudi, arrivé au Québec pour rendre visite à son frère en avril 2023, a été recruté par l’entreprise Les Pliages Apaulo, spécialisée dans le contreplaqué moulé. Séduit par la promesse d’un salaire attractif et par des assurances d’embauche en toute légalité, il accepte de commencer à travailler avant de recevoir son permis officiel, supposément grâce à une “autorisation spéciale”. Pendant neuf mois, il est rémunéré de manière réduite et sans aucune couverture sociale, l’entreprise lui attribuant le statut de “bénévole” qui n’était pas en règle.
La mésaventure de M. Jaoudi met en lumière une pratique troublante de la part de certaines entreprises au Québec : contourner les délais d’obtention de permis de travail en recourant à un statut fictif de “bénévole”. Cette méthode, conseillée par une firme d’experts en immigration, AAI Canada Global, visait à accélérer l’embauche des travailleurs étrangers, sans respecter les normes de sécurité et de protection des employés. Cette pratique est non seulement illégale, mais expose également les travailleurs à des risques accrus, comme l’a montré l’expérience de M. Jaoudi.
Aujourd’hui, Bader Eddine Jaoudi a finalement obtenu son permis de travail après neuf mois de travail illégal. Le PDG de Les Pliages Apaulo reconnaît l’erreur et assure que l’entreprise a désormais régularisé la situation des travailleurs étrangers encore en poste. Toutefois, la coordinatrice de l’organisme Illusion emploi de l’Estrie, Nellie Quane-Arsenault, estime que ces situations restent courantes et préoccupantes. Le recours aux permis de travail fermés rend la dénonciation difficile pour les travailleurs, qui craignent des représailles ou même une expulsion du Canada.