Lors d’une conférence de presse aux côtés du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, le président américain Donald Trump a affirmé que les États-Unis allaient “prendre le contrôle de la bande de Gaza”. Selon lui, cette initiative pourrait apporter plus de “stabilité” à la région et semble être bien accueillie par plusieurs de ses interlocuteurs internationaux.
Trump n’a pas précisé comment ce contrôle se mettrait en place, mais il a insisté sur la nécessité de reconstruire Gaza, décrite comme un “chantier de démolition”. Il a aussi évoqué le déplacement des habitants de Gaza vers la Jordanie et l’Égypte, bien que ces pays aient déjà rejeté cette idée. Le président américain estime cependant qu’ils finiront par accepter, sous la pression diplomatique et avec la promesse d’une paix durable.
Cette déclaration intervient alors qu’Israël poursuit une politique de pression sur Gaza et que certains responsables israéliens appellent ouvertement à annexer l’enclave palestinienne. Depuis plus d’un an, le gouvernement israélien tente de forcer le déplacement des habitants de Gaza, une initiative désormais soutenue par Trump, qui justifie cette approche par des raisons “humanitaires”. Plusieurs organisations internationales dénoncent toutefois un projet qui pourrait être assimilé à un crime de guerre.
Si cette proposition devenait réalité, elle pourrait profondément modifier les équilibres géopolitiques au Moyen-Orient. Trump évoque l’idée de transformer Gaza en une “riviera du Moyen-Orient”, une vision déjà portée par son gendre Jared Kushner, qui met en avant le potentiel économique de la région. Toutefois, cette approche ne prend pas en compte les revendications politiques des Palestiniens, qui aspirent avant tout à la reconnaissance de leurs droits.
Si Netanyahu a salué cette annonce, il a semblé pris de court par l’ambition de Trump. De leur côté, la Jordanie et l’Égypte ont réaffirmé leur opposition au déplacement forcé des Palestiniens. Quant aux Palestiniens eux-mêmes, ils rappellent qu’une grande partie d’entre eux descend de familles expulsées en 1948 et que leur véritable droit serait de retourner dans leurs villes d’origine en Israël.
Cette annonce intervient alors que les États-Unis tentent d’obtenir une normalisation des relations entre Israël et l’Arabie saoudite, tout en maintenant une pression diplomatique sur l’Iran. Trump a exprimé son souhait de négocier un accord avec Téhéran, à condition que l’Iran abandonne toute ambition nucléaire. Dans ce climat déjà tendu, la proposition de Trump risque d’attiser davantage les conflits au lieu de favoriser la stabilité qu’il prétend rechercher.
President Trump on securing PEACE in Gaza: "The U.S. will take over the Gaza strip … and be responsible for dismantling all of the dangerous, unexploded bombs and other weapons on the site … create an economic development that will supply unlimited numbers of jobs and housing… pic.twitter.com/sr3rnO0fE4
— Rapid Response 47 (@RapidResponse47) February 5, 2025