Dans une annonce majeure, Abdel Fattah al-Sissi, l’actuel président de l’Égypte au pouvoir depuis qu’il a renversé l’islamiste Mohamed Morsi en 2013, a officiellement déclaré sa candidature à l’élection présidentielle prévue en décembre. Cette décision intervient dans un contexte de crise économique persistante qui rendra cette élection plus difficile que les précédentes.
Dix ans après son arrivée au pouvoir, Abdel Fattah al-Sissi aspire à un nouveau mandat. Lors d’une conférence où il a énuméré ses “dix ans de succès”, il a exprimé son désir de “poursuivre le rêve avec un nouveau mandat”. Il a également lancé un appel à tous les électeurs, les encourageant à voter, même s’ils ne votent pas pour lui. Il déclare répondre à l’appel du peuple égyptien pour continuer à bâtir l’État.
Cependant, cette annonce survient après des avertissements de Sissi concernant le “chaos” que pourraient provoquer les “ennemis de l’Égypte” en organisant des manifestations en réponse à la dévaluation de la livre égyptienne, qui a gravement affecté le pouvoir d’achat des Égyptiens. La situation économique difficile est un enjeu majeur pour cette élection.
Les élections précédentes ont vu la victoire écrasante de Sissi avec des pourcentages de vote impressionnants, en grande partie en raison de la répression contre l’opposition. Cependant, cette fois-ci, des candidats de l’opposition se multiplient et cherchent à défier directement le président en exercice. Certains ont réussi à recueillir les signatures nécessaires pour se présenter, tandis que d’autres font face à des obstacles et à des pressions.
Les candidats de l’opposition font face à des défis importants, notamment des obstacles pour collecter les signatures nécessaires et des allégations de harcèlement. Néanmoins, ils tentent de faire campagne pour un “État de droit”, une nouveauté en Égypte où le débat public a été limité depuis 2013.
Abdel Fattah al-Sissi se présente pour un troisième mandat conformément à une modification constitutionnelle qu’il a fait adopter en 2019 pour prolonger son mandat de quatre à six ans. Face à une population étranglée par une inflation et une dévaluation monétaire, il appelle les Égyptiens à faire des “sacrifices”. Cependant, les défis économiques et politiques s’annoncent considérables pour cette élection cruciale.