Pour le parti au pouvoir, le RDPC, l’enjeu est de confirmer, voire de renforcer, son hégémonie sur la chambre haute du Parlement, où 93% des sièges sortants lui sont acquis.
Seuls les conseillers municipaux et régionaux voteront ce dimanche. Sont mis au vote 70 sièges de sénateurs, les 30 restants seront nommés par le président Paul Biya. Il y a cinq ans, le RDPC avait remporté 63 des 70 sièges mis au vote. Avec les trente nominations qui ont suivi, par décret, cela faisait donc 93 sénateurs sur 100 acquis au président Paul Biya.
Pour ce scrutin, le parti majoritaire part une nouvelle fois en position de force, avec des candidats dans les dix régions du Cameroun. Parfois sans concurrence, comme dans la région du Sud et celle du Sud-Ouest.
Organe législatif dans les textes, le Sénat représente sur le plan politique une voie de promotion ou de recyclage du personnel dirigeant pour le RDPC.
L’opposition veut essayer de prendre plus de sièges
Du côté de l’opposition, seul le Social Democratic Front (SDF) a des sénateurs. Ils sont au nombre de 7. Le SDF de Ni John Fru Ndi ne présente des candidats que dans la région à majorité anglophone du Nord-Ouest, endeuillée par un conflit depuis 2017.
Le Parti pour la réconciliation nationale du Cameroun (PCRN) de Cabral Libii (proclamé troisième à la présidentielle de 2018) espère faire son entrée au Sénat en présentant des candidats dans la région du Littoral. Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto (proclamé deuxième à la présidentielle de 2018) est hors-jeu, n’ayant aucun élu, après avoir boycotté les élections municipales et législatives de 2020.
De ce renouvellement intégral du Sénat en deux temps – le vote de ce jour, puis les nominations par le chef de l’État attendues dans le mois qui vient – découlera la désignation du président de l’institution. Depuis la création du Sénat, il y a dix ans, il s’agit de Marcel Niat Njifenji, 88 ans, originaire de l’Ouest.
En 2013 puis 2018, Marcel Niat Njifenji n’avait pas été candidat, mais nommé par le président Paul Biya, dont il doit, selon l’article 6 de la Constitution du Cameroun, assurer l’intérim « en cas de décès, de démission ou d’empêchement définitif ».
C’est en principe la dernière échéance électorale avant la présidentielle prévue en 2025.