En Tunisie, les célébrations de l’Aïd qui clôture le mois de Ramadan commencent ce lundi 2 mai 2022. Pour de nombreux Tunisiens qui achètent de nouveaux vêtements et des jouets pour les enfants, la tradition pèse lourd sur les budgets en période de crise économique.
Dans le centre-ville de Tunis, les passants se pressent ce week-end pour les dernières courses avant l’Aïd. Mouna, la cinquantaine, sort d’un magasin, insatisfaite : « Les prix ne sont pas du tout proportionnels à la qualité, 190 dinars pour une simple cotonnade, c’est trop quand même. »
Emel, retraitée, n’a pas le souci d’acheter pour ses enfants, déjà grands, mais elle veut bien s’habiller le jour de la fête, les grandes surfaces ne sont plus une option. Les prix du prêt-à-porter ont augmenté entre 15 et 20% avec l’inflation. « Je vais aux souks, car je peux m’acheter du beau tissu pour trois dinars [presqu’un euro, NDLR] le mètre donc ça me fait une robe que je confectionne moi-même pour une trentaine de dinars », explique-t-elle.
Sous les arcades qui mènent vers les souks, les vendeurs ambulants proposent chaussures, robes et jouets issus du marché parallèle, les prix sont plus bas et les articles très prisés, selon Moez el-Aloui, porte-parole du syndicat des vendeurs ambulants : « Il vaut mieux acheter de chez nous, au moins vous donnez de l’argent à des Tunisiens sans-le-sou. De toute façon, qui va acheter une paire de chaussures à plus de deux cents dinars [environ 65 euros] aujourd’hui avec la crise et le coronavirus, qui a les moyens ? »
Malgré la crise, chacun se débrouille. C’est le premier Aïd sans les restrictions sanitaires dues à la pandémie des deux dernières années.