La présence des soldats burundais dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) contribue à l’aggravation des tensions avec le Rwanda et l’Ouganda. Cette situation, déjà compliquée par l’implication de ces deux pays voisins dans les conflits régionaux, devient encore plus complexe avec l’intervention militaire burundaise.
L’intervention des militaires burundais dans le conflit congolais découle d’un accord bilatéral entre Kinshasa et Gitega. Ces soldats se battent parfois seuls, parfois aux côtés des forces congolaises, et se retrouvent souvent en première ligne, notamment sur les axes Rwindi-Mabenga et Sake-Minova. Leur rôle est crucial dans les efforts visant à freiner l’expansion du groupe rebelle M23 vers le Sud-Kivu.
Les relations entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame sont notoirement tendues, et cette hostilité s’étend aux relations entre le Rwanda et le Burundi. Ces tensions ont des répercussions directes sur la crise en RDC, notamment en ce qui concerne la résurgence et la montée en puissance du M23. Par ailleurs, des experts des Nations unies ont souligné l’implication de l’Ouganda dans ce conflit, bien que Kampala nie catégoriquement tout soutien aux rebelles du M23.
Les troupes rwandaises en RDC ont reçu pour consigne de cibler spécifiquement les forces burundaises, ce qui a conduit à la capture de plusieurs soldats burundais par le M23 et ses alliés. De plus, le soutien croissant du Rwanda aux rebelles burundais de la Résistance pour un État de droit au Burundi (Red Tabara), présents en RDC, pourrait encore aggraver les tensions entre les deux pays.
Face à cette situation complexe, certaines chancelleries occidentales à Kinshasa plaident pour une médiation internationale plus inclusive, prenant en compte cette nouvelle dynamique. Elles soulignent la nécessité d’intégrer ces éléments lors des prochaines rencontres diplomatiques visant à désamorcer les tensions dans la région.
L’avenir de la région demeure incertain, avec des forces multiples en jeu et des tensions qui ne montrent aucun signe d’apaisement. La communauté internationale est appelée à jouer un rôle plus actif pour éviter une escalade majeure et trouver une solution durable à ce conflit prolongé.