L’institut de sondage affilié à l’Université Emerson de Boston a publié une enquête d’opinion explorant les intentions de l’électorat américain en prévision de la prochaine présidentielle. L’ex-président des Etats-Unis Donald Trump y confirme son avance sur l’actuel, Joe Biden, et écrase sa concurrence à la primaire républicaine.
Le match retour est probable, mais le résultat pourrait bien s’inverser. C’est du moins ce qu’on apprend en lisant le nouveau sondage de l’institut associé à l’Université Emerson de Boston, qui évalue le rapport des forces en vue de la présidentielle américaine de 2024, jaugeant notamment les chances de Donald Trump et Joe Biden. L’enquête, conduite les 24 et 25 février derniers auprès de 1060 personnes et publiée mardi, montre que si l’actuel président des Etats-Unis devait affronter son prédécesseur, il en sortirait battu à ce stade.
Trump renforce son statut de favori
Le 45e président américain domine ainsi de 4 points le 46e, avec 46% des projections contre 42%. Les 12% restants se partagent comme suit: 7% du panel assurent qu’ils iraient chercher leur bonheur auprès d’un autre candidat, et 5% demeurent indécis.
Au fond, l’étude ne fait que renouveler les conclusions formulées par le sondage paru le mois dernier sous l’autorité de la même université. Si ce n’est que Donald Trump semble avoir encore renforcé son statut de favori: il était alors donné gagnant par 44% des avis exprimés contre 41% au sortant.
Donald Trump, la meilleure chance des républicains
Là n’est pas la seule bonne nouvelle pour Donald Trump. Il apparaît de surcroît comme la meilleure chance pour son camp de l’emporter, tandis que depuis les midterms, les observateurs pariaient plutôt sur le tout aussi droitier mais moins tapageur gouverneur de Floride, Ron DeSantis. En effet, Joe Biden devance ce dernier par 44 points contre 40 (avec 9% des sondés préférant “quelqu’un d’autre” et 8% d’indécis).
L’homme de la Maison Blanche triomphe aussi, en l’état, de l’ex-ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley, avec 40% des cotes contre 37% à son adversaire (12% se tourneraient dans une autre direction, 11% refusant de se prononcer).
On note au passage que Nikki Haley a déjà lancé sa campagne tandis que Ron DeSantis n’est que l’une des spéculations, certes insistante, de l’heure et ne s’est pas déclaré officiellement. Pas plus que Joe Biden n’a d’ailleurs confirmé sa volonté de briguer sa réélection pour le moment.
L’impression de leadership de Donald Trump sur ses troupes est corroborée par les projections de la future primaire républicaine opérées par l’équipe de l’Université Emerson. Le milliardaire est plébiscité par 55% des sympathisants républicains interrogés contre 25% à Ron DeSantis, qui glisse de quatre points en un mois, 8% à son ancien vice-président Mike Pence et 5% à Nikki Haley. Tous deux progressent toutefois de deux points depuis la précédente mesure.
Légères ombres au tableau pour l’ex-président
Le sondeur a tâché d’en savoir plus sur les segments de la population américaine au sein desquels Donald Trump bâtissait sa popularité, et où son discours rencontrait le plus grand écho. Spencer Kimball, directeur exécutif de l’institut de sondage de l’Université Emerson a décrit:
“LA BASE DE TRUMP EST CONSTITUÉE DE VOTANTS DONT LA SCOLARITÉ S’EST ARRÊTÉ AU LYCÉE OU MÊME AVANT – POPULATION AUPRÈS DE LAQUELLE IL RECUEILLE 72% DE SOUTIEN -, N’ATTIRANT À LUI QUE 45% DES TITULAIRES D’UN DIPLÔMES UNIVERSITAIRES, ET 42% DES TITULAIRES D’UN DIPLÔME SUPÉRIEUR À LA LICENCE, DEUX POINTS DERRIÈRE DESANTIS”.
Le spécialiste a alors porté son analyse sur le socle du rival républicain de Donald Trump: “La force du gouverneur de la Floride ne se trouve pas seulement chez les républicains les plus diplômés, mais aussi chez les électeurs de plus de 65 ans, où il domine Trump de 43% contre 39. Il monte de 13 points dans l’électorat du Midwest, n’accusant plus que 8 points de retard sur Trump en son sein, contre 32 en janvier”.
Une tendance qui pourrait bien avoir son importance selon Spencer Kimball et représenter “un problème potentiel pour Trump dans la mesure où les républicains regardent d’abord vers l’Iowa”. Il faut dire que l’Iowa ouvre traditionnellement les processus des primaires, républicaine comme démocrate.
Joe Biden n’a pas de concurrence chez les démocrates
Si le ciel n’est donc pas entièrement dégagé pour Donald Trump à en juger par ces augures, il n’est pas désespérément dénué d’éclaircies au-dessus de la tête de Joe Biden.
En effet, celui-ci peut se consoler en constatant qu’il est incontesté au sein de sa famille politique, bien qu’il ait été fragilisé par la découverte de documents confidentiels à son domicile personnel, que la capacité de cet homme de 80 ans à mener un second mandat interroge et que l’annonce d’une campagne visant sa réélection se fasse attendre.
Ainsi, parmi les sympathisants interrogés par l’institut, 85% des démocrates âgés de 18 à 34 ans le soutiennent, les 15 autres pourcents poussant à une “autre candidature” à gauche. 72% des 35-49 ans l’appuient aussi, contre 28% de réfractaires. 61% des 50-64 ans s’alignent également, tandis qu’ils sont tout de même 39% à vouloir un champion alternatif.
Enfin, 67% des démocrates de 65 ans et plus s’imaginent reconduire Joe Biden contre 33% qui réclament un nouveau visage à la présidence.
Sondage de l’Université Emerson, conduit les 24 et 25 février 2023, auprès de 1060 électeurs américains enregistrés. La marge d’erreur est de 2,9 points. Les données ont été pondérées en fonction du sexe, du niveau d’instruction, de l’appartenance ethnique, de l’appartenance à un parti, et de la région.
Robin Verner Journaliste BFMTV
Source: https://www.bfmtv.com/