La situation dans la zone de Raya, au nord de l’Éthiopie, est source de vives inquiétudes pour l’Union africaine. Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’Union africaine, a récemment exprimé sa préoccupation face à l’escalade des tensions entre les communautés locales, survenues depuis le 13 avril.
Moussa Faki Mahamat a exhorté les parties impliquées, à savoir les régions du Tigré et de l’Amhara, à mettre fin aux combats et à protéger les civils. Cette demande intervient dans un contexte où les affrontements ont déjà provoqué le déplacement de près de 50 000 personnes, qui se retrouvent désormais en situation de grande vulnérabilité.
La zone de Raya, objet des discordes actuelles, est revendiquée à la fois par le Tigré et l’Amhara. Historiquement rattachée au Tigré, elle a été occupée par les forces amharas après la guerre de 2020, exacerbant les tensions régionales. Ces conflits sont le reflet d’un problème plus large de territorialité et d’identité politique entre les deux régions.
Dans un effort de résolution de cette crise, l’accord de Pretoria signé en 2022 entre les autorités tigréennes et le gouvernement fédéral éthiopien prévoyait la clarification du statut de Raya. Cependant, la mise en œuvre de cet accord progresse lentement. Par ailleurs, l’annonce récente par l’ambassadeur du Canada en Éthiopie d’un programme de désarmement dans le Tigré prévu pour juin suggère une possible avancée dans les efforts de stabilisation de la région.
Le dernier bulletin humanitaire de l’ONU souligne l’extrême précarité des 50 000 déplacés, qui dépendent désormais de l’aide des communautés hôtes pour survivre. Malgré le démarrage des opérations d’aide, la situation reste critique, avec un besoin urgent de soutien international pour éviter une catastrophe humanitaire.
Face à cette situation alarmante, il est essentiel que la communauté internationale, ainsi que les acteurs régionaux et locaux, renforcent leurs efforts pour mettre fin aux violences et favoriser un dialogue constructif. L’urgence est de protéger les civils et de stabiliser la région, tout en respectant les engagements pris pour le retour à la paix durable en Éthiopie.