Les gouvernements militaires du Mali et du Niger ont annoncé mardi qu’ils mettront fin aux accords de double imposition avec la France. Cette décision prendra effet dans trois mois et marque une nouvelle étape dans leur séparation progressive de Paris tout en renforçant leurs liens mutuels.
Dans leur communiqué, les deux pays expliquent que la France a adopté une « attitude hostile persistante » envers eux. Ils jugent également ces accords fiscaux « déséquilibrés », car ils causent une perte importante de revenus pour le Mali et le Niger. Ces accords, signés dans les années 1960 et 1970, visaient à éviter la double imposition et à faciliter la collaboration fiscale entre les pays.
Cette annulation intervient dans un contexte tendu entre ces pays africains et la France, en raison des régimes militaires qui ont pris le pouvoir au Mali en 2020 et au Niger en 2023. Le Burkina Faso, qui a connu un coup d’état en 2022, avait déjà annulé un accord fiscal similaire. Ces actions montrent une volonté commune de revoir les relations avec l’ancienne puissance coloniale.
Les impacts concrets de cette résiliation restent incertains. Les accords couvraient des sujets comme les impôts sur les revenus et les droits de succession. Leur suppression pourrait permettre au Mali et au Niger de réorganiser leur fiscalité, mais cela pourrait également compliquer leurs relations économiques avec la France.
Face à des problèmes similaires comme l’insécurité et le jihadisme, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont créé une alliance cette année. Ils envisagent maintenant de former une confédération pour mutualiser leurs ressources et adopter une position commune sur la scène internationale.
Pour l’instant, ni la France ni d’autres partenaires internationaux n’ont réagi à cette annonce. Cependant, cette initiative reflète une tendance chez les pays africains à repenser les accords datant de l’époque coloniale, ce qui pourrait redéfinir les relations entre l’Afrique francophone et la France dans les années à venir.