Friedrich Merz a été élu chancelier de l’Allemagne par le Bundestag lors d’un second tour de scrutin ce mardi, après une défaite inattendue lors du premier vote. Ce résultat est venu après des négociations complexes, où Merz, leader du CDU/CSU, avait déjà formé une coalition avec les sociaux-démocrates. Bien qu’il ait obtenu la majorité avec 325 voix sur 630, son élection, marquée par des tensions internes et un soutien limité, montre les fragilités de sa position.
Initialement, l’élection de Friedrich Merz semblait une simple formalité après l’accord de coalition avec les sociaux-démocrates du gouvernement sortant d’Olaf Scholz. Cependant, il a échoué à obtenir la majorité requise lors du premier tour, un revers historique dans l’Allemagne d’après-guerre, où aucun candidat à la chancellerie n’avait connu une telle défaite. Ce premier échec a mis en lumière les divisions au sein de la coalition et l’incapacité de Merz à convaincre l’ensemble des députés de sa propre formation et des sociaux-démocrates.
Cette élection difficile se produit dans un contexte politique tendu. La chute du gouvernement d’Olaf Scholz en novembre avait ouvert la voie à une instabilité que Merz était censé résoudre. Cependant, son élection a rapidement mis en évidence la faiblesse de son soutien au sein de la population et dans son propre camp. En outre, la question budgétaire est au cœur de ses défis : Merz a récemment assoupli les règles strictes de dépenses publiques pour financer un programme de réarmement face à la menace russe, ce qui a provoqué la contestation.
Le début du mandat de Merz semble d’ores et déjà compromis par une popularité en baisse et une coalition fragile. Bien qu’il ait promis une relance économique et une nouvelle orientation pour l’Europe, la réalité politique pourrait rapidement limiter ses capacités à agir. Sur la scène internationale, Merz est confronté à des attentes élevées, notamment vis-à-vis de l’Ukraine, avec un soutien ferme au pays et la nécessité de renforcer les liens avec Paris et Varsovie pour mieux répondre à la crise géopolitique actuelle.
L’échec de Merz a également provoqué des tensions au sein de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui a réagi en appelant à de nouvelles élections. Ce parti d’extrême droite, qui jouit d’une popularité croissante dans certains sondages, n’a pas hésité à critiquer la gestion de Merz, estimant qu’il avait échoué à gouverner efficacement. Ce climat politique incertain pourrait se traduire par des turbulences internes et des défis supplémentaires pour Merz dans la gestion du pays.
Sur le plan international, Friedrich Merz sera jugé sur sa capacité à naviguer dans un monde multipolaire et sous pression, notamment avec l’instabilité américaine. L’Allemagne, qui cherche à se détacher de la tutelle militaire américaine, devra trouver un équilibre dans ses relations internationales tout en renforçant ses infrastructures internes, y compris son armée et ses secteurs stratégiques comme les routes et les écoles. Pour les alliés sociaux-démocrates de Merz, la gestion de ces enjeux, notamment la défense et les finances, sera cruciale dans les mois à venir.