Le dialogue national lancé le 2 avril au Gabon vient de franchir une étape significative en atteignant sa mi-parcours. Les discussions rassemblent 600 participants, incluant des représentants de partis politiques, de l’armée, d’ONGs, d’associations et de leaders religieux, et se tiennent à Libreville jusqu’à la fin du mois. Initiées après le coup d’État militaire d’août, ces rencontres visent à élaborer des propositions de réformes dans divers secteurs. Jusqu’à présent, l’atmosphère de ces échanges est marquée par une sérénité notable.
Le porte-parole du dialogue, Mgr Jean Bernard Asseko Mve, rapporte une avancée conforme au planning initial. Les différents ateliers ont commencé à présenter leurs rapports préliminaires aux sous-commissions, entamant ainsi la phase de validation des conclusions qui seront ensuite soumises aux commissions principales. La participation enthousiaste et passionnée est soulignée, renforçant l’esprit constructif des échanges.
Le dialogue s’inscrit dans une dynamique de reconstruction après les tensions politiques exacerbées par le coup d’État d’août dernier. Auparavant dominées par des affrontements entre la majorité et l’opposition, les discussions actuelles bénéficient d’une approche plus inclusive et dépolitisée, impliquant des acteurs de tous horizons, qui ne sont pas nécessairement affiliés à un camp politique spécifique.
Les discussions semblent converger vers un consensus pour une transition de 24 mois, ainsi que sur la durée d’un mandat présidentiel potentiellement limité à sept ans, renouvelable une seule fois. Par ailleurs, des mesures sont à l’étude pour renforcer l’intégrité des modifications constitutionnelles et pour dépolitiser davantage la fonction publique. Les questions de l’immigration clandestine sont également au cœur des débats, témoignant de la volonté de répondre aux défis contemporains du Gabon.
Les forces politiques se mobilisent activement, certaines formant des coalitions pour maximiser leur influence, tandis que d’autres s’appuient sur leurs militants pour faire valoir leurs propositions au sein des ateliers. Cette mobilisation stratégique vise à assurer que les réformes reflètent une large palette d’idées et de visions pour l’avenir du pays.
Malgré un passé récent marqué par leur intervention directe dans la politique via le coup d’État, les militaires participants ont adopté une posture neutre. En civil et sans pression apparente, ils participent aux débats en tant que citoyens, contribuant ainsi à un dialogue national qui aspire à remodeler l’avenir du Gabon dans un esprit de cohésion et de paix sociale.