Au lendemain d’une triple élection au Gabon, comprenant présidentielle, législatives et locales, le processus de compilation des résultats est en cours. La journée du scrutin, samedi 26 août, a été marquée par des retards et des dysfonctionnements, amplifiant les tensions politiques. Le principal candidat de l’opposition, Albert Ondo Ossa, a accusé le gouvernement de fraudes, tandis que des perturbations ont conduit à une coupure d’internet et à un couvre-feu annoncé pour la nuit suivante.
Le jour du vote, Albert Ondo Ossa, figure de proue de l’opposition, a lancé des accusations de fraudes à l’encontre du pouvoir en place. En réponse, le gouvernement a ordonné une coupure immédiate d’internet et instauré un couvre-feu à partir du dimanche soir. Des témoignages indiquent une présence renforcée des forces de l’ordre dans certaines zones sensibles, avec des dispositifs anti-émeutes. Ces mesures ont suscité des critiques et des inquiétudes au sein de la population quant aux intentions du gouvernement et à la stabilité post-électorale.
Le climat du dimanche 27 août était marqué par une relative accalmie. Malgré la circulation normale de taxis et de véhicules, l’atmosphère était moins animée que d’ordinaire. Des témoins ont signalé une présence policière renforcée, notamment dans des zones propices aux rassemblements. La population, se souvenant des violentes crises post-électorales passées, appréhende la période de l’annonce des résultats. Prévoyants, de nombreux habitants ont effectué des provisions en prévision d’éventuelles tensions.
Le Centre gabonais des élections travaille à la centralisation des résultats, mais la complexité d’un triple scrutin et la coupure d’internet compliquent la tâche des agents électoraux. Les acteurs politiques, quant à eux, attendent avec impatience les résultats, tandis que la principale plateforme d’opposition compile déjà les chiffres. Cette année, la population s’est montrée proactive en raison des souvenirs d’élections passées marquées par des violences. Le parti présidentiel PDG a salué le déroulement global du scrutin, tout en pointant des manquements mineurs.
En parallèle, les autorités ont coupé l’accès à internet et suspendu temporairement la diffusion de chaînes comme RFI, France 24 et TV5 Monde. La justification avancée est la lutte contre les fausses informations et les appels à la haine. Cependant, des voix critiquent ces mesures, considérant qu’elles jettent l’opprobre sur le processus électoral. La méfiance envers les décisions gouvernementales s’ajoute aux tensions préexistantes, laissant planer des incertitudes quant à l’issue des élections et à la stabilité du pays.