Au Gabon, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, chef des putschistes, a prêté serment le 4 septembre dernier sur une charte de transition, un document central dont RFI s’est procuré une copie. Cette charte de transition révèle les contours du partage du pouvoir dans le pays et les étapes de ce processus. Cependant, son origine reste obscure, et les rédacteurs semblent s’être inspirés de modèles étrangers, soulevant des questions sur sa rédaction hâtive.
Le texte de la Charte s’étend sur 7 pages et comporte 62 articles, reconnaissant des valeurs, des libertés, et des droits fondamentaux, tout en définissant les missions de la transition. Il prévoit un vaste programme de réformes, de la refonte de l’État à la rédaction d’une nouvelle Constitution par référendum, mais sans spécifier de calendrier précis.
La Charte détaille la structure des organes de la transition et le partage du pouvoir. Cela inclut un président, un Conseil national de la transition, un gouvernement, un Parlement, et une Cour constitutionnelle. Le président cumule également le poste de ministre de la Défense et a le pouvoir de nommer le gouvernement, l’Assemblée nationale, le Sénat, et les membres de la Cour constitutionnelle.
Cependant, des interrogations subsistent quant aux pouvoirs du président, qui semble jouir d’une grande autorité et de pouvoirs de nomination étendus. Contrairement à d’autres fonctionnaires, il n’est pas explicitement empêché de se présenter à la prochaine élection présidentielle, laissant planer la possibilité d’une continuité du pouvoir. De plus, le Conseil national de la transition, composé uniquement de militaires, suscite des questions quant à son rôle précis.
Il est important de noter que la Charte de Transition au Gabon a une valeur supérieure à la Constitution, ce qui renforce l’influence du président et des organes de la transition sur la vie politique du pays. Cette charte soulève des questions sur l’équilibre des pouvoirs et l’avenir politique du Gabon dans cette période de transition incertaine.
#Gabon Voici la Charte constitutionnelle sur laquelle le Général Oligui Nguema a prêté serment. pic.twitter.com/99gXxtPKcE
— Sébastien Németh (@SebastienNemeth) September 8, 2023