Le 4 mai 2025, Raymond Ndong Sima, Premier ministre sortant du Gabon, a remis sa démission au nouveau président, Brice Clotaire Oligui Nguema, juste après l’investiture de ce dernier. Le chef du gouvernement a adressé ses « vœux chaleureux de réussite » au nouveau président pour le septennat qui débute. Cette démission survient dans un contexte de changement politique majeur, avec la disparition du poste de Premier ministre dans la nouvelle Constitution du Gabon.
Dans la nouvelle configuration politique du pays, le poste de Premier ministre n’existe plus. Selon la Constitution récemment adoptée, le pouvoir exécutif est désormais concentré entre les mains du président, qui détient l’ensemble des prérogatives. Cette réforme renforce un modèle présidentialiste où le président détient un contrôle direct sur l’exécutif. Malgré cela, la Constitution prévoit la nomination d’un vice-président, chargé de travailler étroitement avec le chef de l’État, un rôle qui nécessite une connaissance approfondie de l’administration et un poids politique considérable.
Cette réforme intervient après une transition marquée par l’investiture d’Oligui Nguema, qui a pris le pouvoir après la destitution de l’ancien président Ali Bongo. Ce dernier, en place depuis 2009, a été évincé lors d’un coup d’État en août 2023. Dans ce climat de transition, Oligui Nguema se retrouve avec une lourde responsabilité : nommer ses collaborateurs pour naviguer au travers des défis politiques actuels, notamment la réorganisation du découpage électoral et la refonte des lois sur les partis politiques. Une réunion de concertation est prévue pour le 7 mai 2025, avec des élections législatives annoncées pour le 27 septembre et 11 octobre prochains.
Le président Oligui Nguema devra constituer une équipe gouvernementale qui reflète les divers cercles d’influence du pays. La composition de son cabinet sera scrutée de près, car elle pourra inclure des personnalités issues du Parti Démocratique Gabonais (PDG), des figures de l’opposition, ainsi que des alliés de la première heure, notamment ceux ayant soutenu la transition. Ces équilibres entre les différentes forces politiques seront essentiels pour garantir la stabilité et la légitimité du gouvernement, tout en maintenant un équilibre fragile entre les anciens et les nouveaux pouvoirs.
Le rôle du vice-président, en particulier, reste un poste clé dans cette nouvelle configuration. Actuellement occupé par Joseph Owondault Berre durant la transition, ce poste a une fonction principalement protocolaire, mais il pourrait aussi jouer un rôle stratégique dans la consolidation du pouvoir d’Oligui Nguema. Ce réajustement institutionnel s’inscrit dans une dynamique plus large de réformes visant à redéfinir les contours de la politique gabonaise et à assurer la réussite de la transition vers une nouvelle ère.
La nomination des vice-présidents et la formation du gouvernement par Oligui Nguema seront décisives pour les prochains mois. Le gouvernement devra s’attaquer à des dossiers majeurs, dont la préparation des élections législatives et la révision des lois politiques. Ces étapes sont cruciales pour définir l’avenir politique du Gabon et la manière dont Oligui Nguema souhaitera consolider son pouvoir tout en répondant aux attentes de réformes démocratiques dans le pays.