Le président de la transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, a pris part au premier sommet Arabie saoudite-Afrique à Riyad. Cette participation marque la première sortie internationale du leader depuis le putsch militaire du 30 août dernier qui a bouleversé le pays, le propulsant au pouvoir après le renversement du régime d’Ali Bongo Ondimba.
Optant pour un changement vestimentaire significatif en troquant son treillis militaire contre un costume cravate, le général Oligui Nguema se distingue dans un contexte où l’Arabie saoudite ne sanctionne pas le Gabon, contrairement aux pays occidentaux. Cette décision s’explique en partie par la pratique religieuse de l’ancien président Bongo, qui effectuait régulièrement des pèlerinages en Arabie saoudite.
Au sommet de Riyad, le président gabonais plaidera en faveur de la protection de l’environnement, mettant en avant les forêts du bassin du Congo qui couvrent plus de 85% du territoire gabonais. Cependant, ses objectifs vont au-delà de l’écologie, englobant des actions de lobbying pour la levée des sanctions contre le Gabon et un plaidoyer en faveur d’un soutien accru durant la transition.
Le programme du président de la transition inclut des démarches de lobbying en vue de lever les sanctions et un engagement pour un soutien plus robuste pendant la transition. Oligui Nguema assure également la tenue d’élections libres, crédibles et transparentes à l’issue de cette période. La coopération entre Riyad et Libreville, déjà notable sur le plan religieux, promet d’évoluer vers des collaborations plus étendues.
Remontant aux années 70, les liens diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Afrique s’intensifient avec la nomination en 2018 d’un secrétaire d’État dédié aux Affaires africaines. La puissance wahhabite joue un rôle crucial dans plusieurs crises africaines, agissant en tant que médiateur et contributeur financier dans des conflits tels que ceux en Éthiopie-Érythrée, au Soudan et dans la lutte anti-terroriste au profit du G5 Sahel.
La diplomatie religieuse demeure l’outil de “soft power” prépondérant de l’Arabie saoudite, illustré par des initiatives telles que la formation d’imams, la construction de mosquées, et la délivrance de visas pour le pèlerinage à La Mecque. Ces actions constituent des moyens d’influence sur les partenaires du royaume, renforçant ainsi ses liens avec le Gabon et d’autres nations africaines.