Le président ghanéen Nana Akufo-Addo a livré, le 3 janvier, son dernier discours sur l’état de la Nation devant le Parlement avant de quitter ses fonctions le 6 janvier. À cette occasion, il a vigoureusement défendu son bilan, notamment sur le plan économique, malgré une crise financière qui a secoué le pays ces deux dernières années, suscitant des réactions acerbes de l’opposition.
Lors de son allocution, Nana Akufo-Addo a affirmé que « le pays n’est pas ruiné », une déclaration visant à rassurer une population affectée par un défaut de paiement de la dette nationale depuis 2022 et une inflation toujours supérieure à 20 %. Face aux critiques des députés de l’opposition, le président a répondu avec fermeté : « Le bruit ne fera pas taire les statistiques ! », se disant confiant dans les avancées économiques réalisées sous sa gouvernance.
Le mandat de Nana Akufo-Addo a été marqué par des défis majeurs. La crise économique mondiale et la pandémie de Covid-19 ont exacerbé les vulnérabilités structurelles du Ghana, le plaçant dans une situation financière précaire. Malgré cela, le président sortant revendique des réalisations importantes, notamment la gratuité de l’enseignement secondaire public, instaurée dès son premier mandat.
Alors que John Dramani Mahama, son prédécesseur, s’apprête à reprendre les rênes du pays, les défis restent immenses. La question de la gestion de la dette publique, de la lutte contre l’inflation et des réformes structurelles nécessaires pour relancer l’économie ghanéenne sera au cœur des priorités du futur gouvernement. Les déclarations de Nana Akufo-Addo sur son bilan seront probablement scrutées à l’aune des actions de son successeur.
Nana Akufo-Addo s’est également félicité des progrès en matière d’infrastructures énergétiques, soulignant que son mandat a permis d’éviter les coupures de courant qui avaient marqué celui de John Dramani Mahama. « Je quitte la présidence avec les lumières allumées », a-t-il déclaré, en allusion à une période de crise énergétique désormais résolue selon lui.
Si Nana Akufo-Addo insiste sur ses réussites, comme ses efforts pour lutter contre l’orpaillage illégal, ses opposants dénoncent un bilan en demi-teinte. Des manifestations en 2024 avaient déjà mis en lumière les lacunes de son gouvernement sur plusieurs fronts. Ce discours final, bien que destiné à marquer son héritage, reflète les divisions politiques persistantes au Ghana.