Le marché mondial des technologies gouvernementales (GovTech) pourrait générer des bénéfices économiques considérables, estimés à 9,8 trillions de dollars d’ici 2034, selon un récent rapport du Forum économique mondial (WEF). Ces technologies promettent une transformation radicale de la gestion publique, basée sur l’efficacité, la transparence et la durabilité.
Le rapport, intitulé The Global Public Impact of GovTech: A $9.8 Trillion Opportunity, met en avant trois axes principaux pour exploiter ce potentiel. Les gains d’efficacité représentent la majorité des bénéfices estimés, grâce à l’automatisation des processus administratifs qui pourrait réduire les coûts de fonctionnement des gouvernements de 30 %. De plus, l’adoption d’outils numériques contribuerait à limiter la corruption, responsable de pertes équivalentes à 5 % du PIB mondial, tout en permettant des économies environnementales substantielles en réduisant l’utilisation de papier et en optimisant les énergies.
Face à une pression accrue pour moderniser leurs services, de nombreux pays investissent déjà dans des solutions GovTech. Le Rwanda, avec sa plateforme IremboGov, illustre les bénéfices de cette transition. Offrant plus de 250 services publics en ligne, le système a amélioré la transparence, réduit les délais administratifs et facilité l’accès aux services essentiels. Toutefois, même dans des pays pionniers, des défis subsistent, notamment en matière de connectivité dans les zones rurales.
Malgré le potentiel économique colossal, l’Afrique peine à tirer pleinement parti des opportunités GovTech. Le GovTech Maturity Index 2023 de la Banque mondiale révèle une moyenne de maturité technologique bien en deçà de la moyenne mondiale. Des obstacles tels que l’accès limité à Internet, le coût élevé de la connectivité et le manque de cadres réglementaires freinent l’adoption des outils numériques.
Pour surmonter ces défis, les experts recommandent une collaboration renforcée entre les secteurs public et privé afin de stimuler l’innovation locale. L’élaboration de cadres réglementaires sur la protection des données et la sensibilisation des populations aux bénéfices des outils numériques pourraient également accélérer leur adoption. En Afrique, ces efforts sont essentiels pour réduire les disparités régionales et maximiser les retombées économiques et sociales des GovTech.
Bien que le potentiel des technologies gouvernementales soit indéniable, leur mise en œuvre reste inégale. Si certains pays africains, comme le Ghana et le Cap-Vert, progressent rapidement, d’autres accusent un retard important. Pour assurer une transition numérique réussie, une approche inclusive, alliant investissements technologiques et développement des compétences numériques, est impérative.