En juin, la filiale britannique du géant des matières premières Glencore a plaidé coupable pour corruption liée à ses opérations pétrolières en Afrique. L’affaire a soulevé des inquiétudes quant à la responsabilité des entreprises multinationales pour le mal causé à ce continent. Une amende de 280 millions a été infligée à l’accusé.
La cour de Southwark Crown, au Royaume-Uni, a annoncé ce jeudi 3 novembre avoir ordonné à la filiale anglaise du géant minier Glencore de payer 280,9 millions de livres sterling (plus de 310 millions de dollars) dans le cadre d’une affaire de corruption pétrolière en Afrique.
Cette somme comprend une amende d’environ 183 millions de livres sterling (204 M dollars), 4,5 millions de livres (5 M USD) de frais juridiques et la restitution des actifs acquis illégalement pour 93 millions de livres sterling (104 M USD).
La filiale avait plaidé coupable aux sept chefs d’accusation en juin, après l’aboutissement d’une enquête de l’Office de répression des fraudes graves (Serious Fraud Office ou SFO).
Pots-de-vin en Afrique
Le SFO a donné des détails sur la manière dont opérait Glencore pour corrompre les fonctionnaires africains.
“L’enquête du SFO a révélé que Glencore, par l’intermédiaire de ses employés et agents, avait versé des pots-de-vin de plus de 28 millions de dollars pour un accès préférentiel au pétrole, y compris des cargaisons accrues, des qualités de pétrole précieuses et des dates de livraison préférables. Ces actions ont été approuvées par la société dans l’ensemble de ses opérations pétrolières au Nigeria, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en Guinée équatoriale et au Soudan du Sud”, a déclaré le UK Serious Fraud Office.
Le verdict a été rendu dans l’affaire de l’entreprise où la corruption dans la poursuite des bénéfices pétroliers était “tolérée à un niveau très élevé”. Selon une déclaration d’octobre d’un procureur de l’OFS, pas moins de 11 anciens membres du personnel faisaient l’objet d’une enquête. L’un des stratagèmes d’opérations illégales utilisés par Glencore consistait à insérer des agents dans des accords de gouvernement à gouvernement, comme la société l’a fait dans le cas de l’accord entre le Nigeria et le Malawi. La société visait à “profiter de l’avantage du” crédit gratuit “inhérent à l’accord de coentreprise”, comme l’a détaillé le SFO dans le résumé de l’affaire.
Pour rappel, outre ses activités africaines, Glencore avait plaidé coupable pour des manipulations similaires en Amérique du Sud.