Alors qu’un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël est en cours de négociation sous l’impulsion de Donald Trump, la Chine appelle à une « solution politique » et dénonce les frappes américaines contre les installations iraniennes. Pékin voit dans cette crise un levier pour renforcer son image de puissance responsable au Moyen-Orient, tout en protégeant ses intérêts énergétiques.
Officiellement, la Chine plaide pour le dialogue et salue l’acceptation par Israël d’une trêve proposée par Washington. Mais derrière cette diplomatie pacificatrice se joue un repositionnement plus profond : Pékin cherche à exploiter le discrédit croissant des États-Unis pour asseoir son influence dans une région où elle investit déjà massivement, notamment via ses achats de pétrole iranien.
À l’ONU, la Chine a vivement critiqué les frappes américaines contre l’Iran, les qualifiant d’actes unilatéraux déstabilisateurs. Cette ligne est amplifiée par les médias chinois, qui décrivent les États-Unis comme une puissance agitée et déclinante, en opposition à une Chine pacifique, constructive et pragmatique. Une rhétorique destinée à séduire les pays de la région en quête d’équilibres alternatifs.
Loin d’un simple affrontement idéologique, la Chine défend avant tout ses intérêts économiques. Premier acheteur de pétrole iranien, Pékin redoute un blocage du détroit d’Ormuz, axe vital pour son approvisionnement énergétique. Elle pourrait, dans ce cadre, peser discrètement sur les décisions de Téhéran, mais sans jamais apparaître comme inféodée aux injonctions occidentales.
Dans une déclaration inattendue, Donald Trump a assuré que la Chine pouvait continuer à importer du pétrole iranien. Une annonce perçue comme une concession stratégique, faite à la veille d’un sommet de l’OTAN. En parallèle, il a encouragé Pékin à se tourner aussi vers le brut américain. Ce signal a aussitôt fait chuter les cours du pétrole : le Brent a perdu plus de 4 %, de même que le WTI.
Cette séquence diplomatique révèle la dynamique de recomposition des rapports de force au Moyen-Orient. Tandis que les États-Unis oscillent entre coups de force et concessions tactiques, la Chine s’emploie à se présenter comme une alternative crédible, capable de dialoguer avec toutes les parties. Une stratégie à long terme, qui pourrait rebattre les cartes de l’influence régionale.