Depuis le début de son audition à la barre pour le massacre du 28 septembre 2009 à Conakry, l’ancien président de la Transition en Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara, a fait une fixation sur son ministre de la Défense à l’époque des faits et successeur à la tête de l’Etat, le général Sékouba Konaté.
Comme pour faire droit à l’ubuesque capitaine, la justice guinéenne vient d’ouvrir deux procédures contre le prédécesseur du président Alpha Condé, présentement en France. Le 19 décembre, procureur général près la Cour d’appel de Conakry a annoncé avoir ouvert des enquêtes préliminaires contre Sékouba Konaté pour des faits de détournement de deniers publics et blanchiment de capitaux portant sur un montant de 22 millions de dollars américains.
Comme pour dire qu’un malheur n’arrive jamais seul, le 14 décembre déjà le même procureur général était informé par le procureur près le Tribunal de première instance de Dixinn de la commission rogatoire internationale décernée par Sacko Condé, doyen des juges d’instruction, contre le général Sékouba Konaté, en séjour en France, relative à la procédure suivie contre les nommés Aboubacar Diakité alias Toumba et autres, inculpés des faits d’assassinats, meurtres, viols, pillages, incendies volontaires, vols à mains armés, détentions illégales de matériels de guerre de première catégorie, coups et blessures volontaires, outrages à agents de la force publique…
Le rouleau compresseur est bel et bien en marche en Guinée.
El hadj A. B. HAIDARA