Les premières auditions des victimes du régime d’Alpha Condé ont débutées vendredi matin. Durant sa présidence entre 2011 et 2020, plus de 200 personnes ont été tuées selon les données d’ONG, des partis politiques d’opposition et des organisations de la société civile. En mai dernier, le parquet du tribunal de première instance de Dixinn a engagé des poursuites contre le président déchu et 26 responsables de son régime, les accusant entre autres d’assassinats, actes de torture et enlèvements.
En plus de l’ancien président Alpha Condé, sont poursuivis treize ex-ministres, dont celui de la Défense, de la Sécurité et leur Premier ministre, ainsi que plusieurs hauts responsables institutionnels et sécuritaires, le président du Parlement et le directeur général de la police entre autres.
La plupart des décès sont survenus durant les manifestations de l’opposition et de la société civile contre le pouvoir de l’ex-chef d’État. La répression s’est accentuée à partir de 2019, alors que s’affichait progressivement la volonté d’Alpha Condé de se maintenir pour un troisième mandat.
Maître Thierno Souleymane Baldé est l’avocat de 260 familles et proches de victimes : « Il y a eu des morts un peu partout à travers le pays. À Nzérékoré sur place, il y a des personnes qui ont été enterrées dans des fosses communes, donc nous ne savons pas exactement le nombre exact des victimes. »
Quelques semaines après l’annonce des poursuites, le président renversé en septembre 2021 par ses Forces spéciales, était autorisé à se rendre en Turquie pour des raisons de santé. Il y réside depuis.
L’avocat Thierno Souleymane Baldé espère qu’il reviendra en Guinée pour faire face à ces accusations. « Nous ne pouvons pas espérer avoir une procédure judiciaire sans pour autant qu’il y ait la présence physique des personnes qui sont concernées par cette procédure. Il est indispensable que monsieur Alpha Condé revienne en Guinée, qu’il puisse s’expliquer par rapport aux actes qu’il a commis pendant son régime. »
L’ancien parti au pouvoir RPG a indiqué à RFI ne pas vouloir s’exprimer sur le sujet pour le moment.