En Guinée, le secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse (SPPG), Sékou Jamal Pendessa, a été placé sous mandat de dépôt. Cette décision fait suite à son interpellation le 19 janvier pour avoir appelé à manifester contre les restrictions d’accès à Internet et les brouillages des médias privés. Il est actuellement poursuivi pour « participation à une manifestation non autorisée et trouble à l’ordre public ».
L’arrestation de Pendessa s’est déroulée après une convocation au tribunal de première instance de Dixinn, à Conakry, où il a été auditionné pendant deux heures. Le procureur de la République a décidé de maintenir le journaliste en détention. Pour son avocat, Maître Salifou Beavogui, cette incarcération est injustifiée, soulignant que Pendessa se trouvait à la Maison de la presse et n’a participé à aucune action perturbant l’ordre public.
Le cas de Pendessa s’inscrit dans un contexte plus large de tensions entre les autorités guinéennes et les médias. L’appel à manifester de Pendessa visait à contester les actions du gouvernement limitant la liberté de presse, notamment à travers des restrictions d’Internet et le brouillage de signaux de radios et télévisions privées.
Cette affaire a suscité de vives réactions. Lors de l’audition de Pendessa, le ministre de la Justice, Charles Wright, est intervenu au tribunal, ce qui a été interprété par certains comme une tentative d’influence sur la justice. Cela a renforcé la perception d’une répression des voix dissidentes et de l’ingérence politique dans les affaires judiciaires. Le syndicat des professionnels de la presse considère Pendessa comme un défenseur de la liberté de presse, menacé par l’actuel régime.
Cette affaire soulève des questions importantes sur la liberté de presse en Guinée. Les actions contre Pendessa sont perçues par beaucoup comme une tentative de museler les médias et de réprimer la liberté d’expression. La détention de Pendessa est vue non seulement comme une attaque contre un individu, mais aussi contre le principe même de la liberté de presse.
Le procureur a initié une procédure en flagrant délit, ce qui implique que le procès de Pendessa devrait se tenir rapidement. En attendant, le journaliste a passé sa première nuit en prison. La suite de cette affaire est attendue avec une grande attention, tant elle symbolise le combat pour la liberté d’expression en Guinée.