Dans une émission diffusée sur la chaîne togolaise Direct7, un invité a traité le président béninois Patrice Talon de « gayman » (cybercriminel spécialiste dans l’escroquerie). Après plusieurs protestations venues du Bénin, le régulateur des médias togolais a réagi dans un communiqué.
Au Togo, la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) a reçu une protestation du docteur en droit privé Marius Dossou-Yovo concernant une insulte faite au président béninois sur le plateau de la Web TV togolaise Direct7.
« Nous avons suivi avec beaucoup de stupéfaction et d’indignation sur la chaîne de télévision togolaise DIRECT 7, une émission dans laquelle le Chef de l’État du Bénin est traité de ” Gayman “, un terme vulgaire qui signifie voyou, arnaqueur, personne sans scrupule, …etc. […] Nous avons l’honneur de vous demander de bien vouloir prendre des mesures fortes pour mettre fin à ce qui ressemble bien plus à de l’acharnement qu’à une simple volonté d’opiner », a déclaré le 18 août le docteur en droit privé dans son courrier à la HAAC.
La réponse de la HAAC a été rendue publique quelques heures plus tard. « Selon l’article 167 du Code de la presse et de la communication, toute offense publique envers les chefs d’État étrangers est passible d’une amende allant de 2 000 000 à 5 000 000 de francs CFA. […] L’article 176 précise que les poursuites pour crimes et délits commis par voie de presse sont du ressort du ministère public, sauf dans certains cas spécifiques. Pour les offenses envers les chefs d’État étrangers, les poursuites ne peuvent être engagées que sur demande des personnes offensées, adressée au Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération », a expliqué le régulateur togolais des médias.
Autrement dit, le régulateur togolais n’interpellera pas Direct7 concernant cette émission sans plainte officielle des autorités béninoises. Le 21 aout, la HAAC a toutefois publié un avertissement concernant « certains organes de presse écrite, audiovisuelle et en ligne » qui « continuent d’ignorer les règles professionnelles, déontologiques et éthiques prescrites par les textes législatifs ». Sans mentionner la situation de Direct7, la HAAC a exhorté les médias locaux au professionnalisme.