À l’approche du sommet africain du Climat prévu au Kenya du 4 au 6 septembre 2023, une vive polémique émerge alors que 300 organisations non gouvernementales (ONG) expriment leur préoccupation concernant l’empiétement de l’influence occidentale sur les préparatifs. Dans une lettre ouverte adressée au président Ruto, ces ONG pointent du doigt l’influence prédominante du cabinet de conseil américain McKinsey dans l’élaboration de l’ordre du jour de la réunion, suscitant ainsi des interrogations sur les véritables priorités de ce rassemblement continental.
Les ONG signataires de la lettre ouverte poursuivent leur dénonciation en approfondissant leurs inquiétudes quant aux implications de l’implication du cabinet McKinsey. Selon elles, les priorités de cette institution ne sont pas alignées sur les intérêts de l’Afrique, mais plutôt sur ceux des entreprises et gouvernements occidentaux. Le sommet, qui se veut être une occasion de redéfinir les efforts climatiques africains en prenant en compte les réalités régionales, semble ainsi être détourné au profit d’objectifs étrangers.
Ces tensions révèlent un contexte complexe où les défis climatiques du continent africain se heurtent aux pressions internationales. L’agenda du sommet africain du Climat, qui visait initialement à créer une vision climatique africaine plus équilibrée, se retrouve désormais éclipsé par des débats sur des questions telles que le marché de crédit carbone. Cette situation soulève la question fondamentale de la prise en compte des besoins spécifiques de l’Afrique dans la lutte contre le changement climatique.
Au cœur de ce débat, la mise en place d’un marché de crédit carbone cristallise les divergences d’opinion. Si certains considèrent ce marché comme une opportunité de favoriser la croissance économique tout en réduisant les émissions, les ONG signataires perçoivent cette approche comme une “fausse solution”. Elles y voient une concession aux entreprises occidentales, leur permettant essentiellement de continuer à polluer sans retenue. La question des perspectives futures du sommet repose désormais sur la capacité des dirigeants africains à recentrer l’ordre du jour sur les véritables enjeux climatiques de la région.
Face à cette situation, les ONG exhortent le président Ruto à réagir. Elles demandent que les préoccupations africaines soient remises au premier plan en confiant la révision de l’ordre du jour du sommet à un groupe d’experts dirigé par des acteurs africains. L’objectif est de redonner la voix aux problèmes spécifiques de l’Afrique, tels que l’élimination progressive des combustibles fossiles et l’investissement dans les énergies renouvelables. Cette démarche reflète le besoin d’une prise en charge locale pour façonner un avenir climatique durable et équilibré sur le continent.