À compter du 1er septembre 2025, la Banque mondiale exigera que 30 % des coûts liés à la main-d’œuvre dans ses marchés publics internationaux soient consacrés à l’emploi local. Cette mesure, annoncée officiellement le 18 juillet, vise à stimuler l’emploi dans les pays en développement, en particulier dans les secteurs des infrastructures de transport et d’énergie.
Selon l’institution, cette clause sociale s’appliquera à tous les projets soumis à une procédure de passation de marchés compétitifs à l’échelle internationale. Pour Gallina A. Vincelette, vice-présidente en charge des opérations à la Banque mondiale, cette initiative permettra de créer des emplois directs tout en favorisant l’émergence d’une main-d’œuvre qualifiée, capable de répondre aux besoins futurs des économies locales. Elle affirme que cette réforme a une portée stratégique, au-delà de ses effets immédiats.
Cette nouvelle exigence s’inscrit dans un contexte de forte pression démographique sur les marchés du travail. Dans les dix prochaines années, 1,2 milliard de jeunes sont attendus sur le marché du travail dans les pays émergents, dont une part importante en Afrique. Le taux de chômage des jeunes inactifs y atteignait 22,8 % en 2024, un chiffre préoccupant qui pousse la Banque à renforcer son action dans ce domaine.
Au-delà de ce quota d’emploi local, la Banque mondiale a entrepris une refonte plus large de sa politique de passation des marchés depuis mars 2025. Elle accorde désormais une place accrue à des critères qualitatifs comme la durabilité, l’impact social ou l’innovation. L’objectif est de faire des marchés publics un levier plus efficace de développement économique et social.
L’institution mise également sur des dispositifs complémentaires pour lutter contre le chômage, notamment la formation professionnelle, le soutien à l’entrepreneuriat, l’inclusion numérique et la modernisation de l’agriculture. Elle appelle en parallèle à une réforme en profondeur des systèmes éducatifs, afin d’aligner les compétences des jeunes sur les besoins réels du marché.
Au 30 juin 2024, le portefeuille de projets actifs de la Banque mondiale en Afrique s’élevait à 78,8 milliards de dollars. Ces financements ciblent des secteurs clés tels que l’éducation, la santé, les infrastructures numériques, la transition énergétique ou encore l’intégration régionale. L’introduction du quota d’emploi local s’inscrit donc dans une logique d’impact plus direct sur le quotidien des populations concernées.