Les pays membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), rejoints par la République Démocratique du Congo (RDC), ont adopté une mesure ambitieuse : la fin de l’exportation du bois en grume à l’horizon 2028. Cette initiative vise à promouvoir la transformation locale du bois, un secteur ayant un potentiel significatif de développement économique et de création d’emplois dans la région.
Cette mesure fait suite à plusieurs reports, illustrant les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de politiques ambitieuses au niveau régional. La décision, prise à Bangui le 23 février 2024, souligne l’engagement des pays de la Cemac et de la RDC à encourager la transformation locale du bois, avec une application progressive prévue à partir de 2025. L’objectif est de stimuler les industries locales et de favoriser les échanges commerciaux intra-régionaux, tout en préservant les ressources naturelles.
Le chemin vers cette décision n’a pas été sans embûches. Les reports successifs de l’interdiction reflètent les pressions exercées par les acteurs économiques majeurs, notamment les lobbies des exploitants forestiers. Malgré ces défis, l’exemple du Gabon, premier pays de la Cemac à avoir mis en œuvre cette interdiction, montre qu’il est possible de surmonter les obstacles liés à la perte de recettes fiscales et d’encourager la transformation locale du bois.
L’adoption de cette mesure ouvre de nouvelles perspectives pour l’économie des pays concernés. En se positionnant sur la transformation du bois, ils peuvent non seulement créer de la valeur ajoutée mais également des emplois, contribuant ainsi au développement économique durable de la région. Cette orientation vers une industrie du bois plus intégrée et valorisante est un pari sur l’avenir, en phase avec les impératifs de préservation de l’environnement et de promotion du développement industriel local.