L’ambassadeur de la République centrafricaine à Moscou, Léon Dodonu-Punagaza, a annoncé, dans un entretien publié lundi 29 mai par le quotidien russe Izvestia, que son pays était prêt à accueillir une base militaire qui pourrait abriter jusqu’à 10 000 soldats russes.
« Notre pays a été le premier du continent africain à résister aux Français. Mais aujourd’hui, nous avons besoin d’une base militaire russe, où des militaires russes seraient présents à hauteur de 5 000 à 10 000 hommes. D’ailleurs, en cas de besoin, ils pourraient être utilisés dans d’autres pays », a-t-il déclaré.
Le diplomate a également salué le rôle des instructeurs militaires russes dans le « renforcement significatif des capacités de l’armée centrafricaine », tout en soulignant l’importance de la poursuite de la coopération militaro-technique entre Moscou et Bangui au regard de la persistance des défis sécuritaires dans la région.
« Certains pays ne sont pas satisfaits de cette évolution. Nous l’avons vu avec l’exemple de la France, qui a été extrêmement indignée par les récentes livraisons de 6 avions militaires par la Russie. Mais c’est leur affaire, car notre coopération avec les Russes se poursuivra », a-t-il dit.
M.Dodonu-Punagaza a d’autre part indiqué que la République centrafricaine « se préparait sérieusement » au deuxième Sommet Russie-Afrique, qui se tiendra à Saint-Pétersbourg en juillet, et auquel participera le président Faustin-Archange Touadéra.
« Je peux confirmer que le président y participera. Quant aux questions qui seront discutées lors du sommet, il s’agit essentiellement de questions sécuritaires et économiques », a-t-il affirmé.
Les mercenaires du groupe paramilitaire russe Wagner sont déjà présents depuis 2018 en Centrafrique, où ils contribuent à la formation de l’armée et à la lutte contre les groupes rebelles.
La Russie, qui s’efforce d’accroître son influence en Afrique, cherche depuis plusieurs années à installer sa première base militaire sur le continent. En 2017, le président russe Vladimir Poutine et son homologue soudanais, Omar El-Béchir, avaient signé un accord portant sur la construction d’une base navale à Port-Soudan, le principal port du pays. Cette base devait permettre d’accueillir 300 hommes et jusqu’à quatre navires de guerre. Mais le projet a été mis en veilleuse après la chute d’Omar El-Béchir en 2019. D’autant plus que Khartoum s’est rapproché, pendant cette période de transition démocratique, des chancelleries occidentales et bénéficié d’un important soutien économique de la part des États-Unis.