La chanteuse malienne Rokia Traoré a été mise en prison à Haren, près de Bruxelles, après avoir été transférée depuis l’Italie ce vendredi 29 novembre. Le parquet de Bruxelles a confirmé cette information, marquant une nouvelle étape dans cette affaire qui a commencé en 2019 à cause d’un conflit de garde d’enfant.
Rokia Traoré, âgée de 50 ans, a été condamnée en 2023 par un tribunal de Bruxelles pour avoir refusé de remettre sa fille à son père, ce qu’on appelle une “non-représentation d’enfant”. Cette affaire concerne la garde de sa fille, née de sa relation avec le dramaturge belge Jan Goossens. Avant son transfert de Rome vers Bruxelles, son avocate, Maddalena Claudia Del Re, avait déclaré que « la bataille pour les droits de Rokia Traoré se jouera maintenant en Belgique ». L’extradition a été autorisée par la Cour de cassation de Rome, qui a rejeté l’appel de la chanteuse après que la Cour de justice de l’Union européenne a soutenu la demande d’extradition.
Le problème a commencé en 2019, quand le conflit pour la garde de leur fille a débuté. En octobre 2023, Rokia Traoré a été condamnée par contumace (c’est-à-dire en son absence) à deux ans de prison pour ne pas avoir remis sa fille à son père. Son avocate affirme cependant que Rokia n’avait pas été informée de ce procès et n’a donc pas pu se défendre, ce qui viole ses droits et le principe d’un procès équitable. En juin 2024, elle a été arrêtée à l’aéroport Fiumicino de Rome alors qu’elle arrivait pour un concert en Italie.
Maintenant que Rokia Traoré est en Belgique, les autorités doivent décider de la suite. Son avocate, Maître Del Re, souhaite demander un nouveau procès qui respecterait les droits de Rokia. Elle prévoit aussi de faire des recours pour annuler la condamnation précédente. Cette affaire pose aussi des questions sur le fonctionnement du mandat d’arrêt européen et sur la façon dont les personnes concernées sont informées.
Rokia Traoré est une figure importante de la musique malienne et elle est aussi très active dans des projets culturels et humanitaires. Sa situation a touché de nombreux artistes et militants dans le monde entier. Beaucoup d’entre eux ont dénoncé ce qu’ils voient comme une atteinte aux droits de Rokia et ont exprimé leur soutien. Cette mobilisation pourrait jouer un rôle dans les négociations futures.
Enfin, cette affaire montre les difficultés auxquelles sont confrontés les artistes africains qui vivent et travaillent en Europe. Le cas de Rokia Traoré illustre les défis de concilier une carrière artistique avec des responsabilités personnelles, dans un cadre juridique compliqué où les droits des femmes et la justice internationale sont des sujets sensibles. Cette situation reste un exemple fort des obstacles que peuvent rencontrer les artistes face à la justice internationale.