La contrefaçon des logiciels demeure à ce jour le problème majeur auquel font face les entreprises éditrices de logiciels de gestion, a-t-on appris au cours d’une Matinale professionnelle organisée à Libreville par Easytech Africa en partenariat avec sage France. Face à cette situation, les entreprises du secteur multiplient des stratégies de lutte contre ce phénomène.
Dans cette veine, Sage, société éditrice de logiciels informatiques vendus à travers le monde, a facilité l’acquisition de nouveaux logiciels aux entreprises. « Il y a quelques années, il était assez complexe pour les entreprises d’acquérir des logiciels de Sage. Mais, depuis environ quatre ans, Sage a changé son mode de commercialisation qui permet à toutes les entreprises de sortir de la complexité qu’il y avait il y a quelques années et qui réduit fortement le cout d’acquisition d’un logiciel auprès de Sage » explique Easytech Africa, Société des services en ingénierie informatique.
Par exemple, il y a environ 4 ans, pour acquérir un logiciel comptabilité de Sage, il fallait pour le client, payer un droit d’entrée, payer le droit d’utilisation annuel, payer un montant d’acquisition du logiciel. « Et aujourd’hui, on paie juste le droit de souscription à l’usage. Ce qui a réduit les couts des logiciels », précise-t-on à Easytech Africa.
Cette stratégie permet de lutter contre la piraterie des logiciels chez Sage. Car, l’ampleur de la piraterie d’après la société Je Technologie, développeur web, est en partie due aux coûts des logiciels, jugés trop élevés pour une frange de la population. Un logiciel pouvant couter des centaines de mille, voire plusieurs millions de FCFA, apprend-on. Pour Robert Womendjia, directeur général de Easytech Africa, « les gens le font parfois par ignorance. Ils ne savent pas que le logiciel est soumis à des droits. C’est régi par des conventions ».
Pourtant, comme l’expliquent Robert Womendjia et Cyril de Ponnat, Channel account manager, pôle export chez Sage, la piraterie des logiciels de gestion n’est pas sans conséquences non seulement pour les pirates qui s’exposent à des poursuites judiciaires, mais, également, pour les opérateurs économiques qui les utilisent. « Ça met en péril les données des entreprises qui font recours à ces logiciels contrefaits », affirme Cyril de Ponnat. A titre d’illustration, « une entreprise de pharmacie a fermé il y a quelques années aux Etats-Unis car son système de gestion a été détraqué par un logiciel piraté. Et ce n’est pas un cas isolé », soutient Désiré Kammogné, de l’entreprise WiseHost.ca, développeur de logiciels. Par ailleurs, selon Robert Womendjia seules les entreprises qui utilisent les logiciels authentiques profitent des mises à jour et des évolutions du logiciel.
Transformation du numérique
En plus des facilités offertes dans l’acquisition des logiciels, les opérateurs du secteur misent sur la transformation du numérique favorisée depuis 2019 par la crise de la Covid-19, pour mettre fin à la piraterie. Car, « la contrefaçon était facilitée lorsque les installations ne se faisaient que sur un serveur physique. Désormais, avec la transformation du numérique qui consiste à accéder à travers un navigateur à sa solution qui est hébergée ailleurs, c’est beaucoup plus compliqué. Donc, cette transformation numérique préserve les entreprises non seulement de la contrefaçon, mais, aussi des attaques malveillantes. Et donc, l’avenir de ces brigands est un peu compromis », soutient Cyril de Ponnat, Channel account manager, pôle export chez Sage.
Utilité des logiciels
Les développeurs et les opérateurs économiques sont aujourd’hui unanimes sur le bénéfice de l’utilisation des logiciels de gestion pour les entreprises dans un contexte de modernisation. Et au Gabon de plus en plus, les opérateurs économiques s’y mettent. « Mais, ce n’est pas encore suffisant. Une entreprise qui se veut compétitive et pérenne doit se doter des outils de gestion, sinon, elle est destinée à mourir. Parce que ce sont des outils qui permettent de rationaliser la gestion, d’avoir de la visibilité, de piloter son entreprise. On souhaite que ce soit dans les mœurs des entreprises fussent-elles les plus petites ou les plus grandes entreprises. Et même les administrations et structures publiques et parapubliques doivent s’y mettre », recommande le directeur général de Easytech Africa.